C’est une question vieille comme l’école elle-même : quel est, pour un enfant, le bon équilibre entre le temps d’apprentissage et le temps de vacances ? Le président de la République, Emmanuel Macron, a choisi de relancer le débat, mardi 27 juin, au cours d’un déplacement dans une école marseillaise.
A quelques jours des congés estivaux, il a affirmé que les vacances d’été creusaient les inégalités scolaires, qu’il fallait repenser les congés. « On bourre les semaines de nos enfants. C’est parce qu’ils partent trop tôt et ont des vacances qui se sont allongées ces vingt dernières années, que vous avez ces mêmes enfants, quand vous les comparez avec nos voisins, qui arrivent crevés tous les soirs », a assuré le chef de l’Etat.
Si le débat n’est pas neuf, sa réouverture à quelques jours des vacances crispe les organisations syndicales enseignantes, qui critiquent d’abord la « méthode ». « Ouvrir ce débat à ce moment de l’année sans aucune concertation, il n’y a rien de tel pour énerver les personnels, qui sont déjà épuisés, s’agace Catherine Nave-Bekhti, secrétaire générale du SGEN-CFDT. Faut-il poser la question du calendrier scolaire ? Oui, mais en se demandant posément ce que l’on recherche, avec quels objectifs. » Selon nos informations, aucun calendrier de concertation n’a été fixé avant la déclaration du président.
La communauté éducative garde en mémoire le fiasco de la réforme des rythmes scolaires, engagée par Vincent Peillon, en 2013. Un souvenir qu’Emmanuel Macron a sans doute en tête, lui qui a pris soin de préciser qu’il voulait parler de « temps dans l’année » et non de « rythmes scolaires ». Et pour cause, cette réforme avait enflammé enseignants et parents d’élèves pendant de nombreux mois au cours du quinquennat de François Hollande, et elle avait considérablement contribué à fragiliser son ministre de l’éducation de l’époque.
Alléger la journée de travail
A la rentrée 2013, une partie des écoles était, en effet, revenue à cinq matinées d’école par semaine – ce qui signifie avoir classe le mercredi matin et finir plus tôt certains jours, pendant lesquels l’animation périscolaire, assurée par les communes, prend le relais l’après-midi. « Cette réforme a échoué sur deux points, rappelle Guislaine David, porte-parole du SNUipp-FSU. Elle modifiait le temps de travail des enseignants sans compensation, et elle s’est faite sans concertation avec les collectivités. » Aujourd’hui, seules quelques communes, dont Paris, pratiquent encore la semaine de 4,5 jours, « à la demande des familles qui nous ont réclamé de ne pas changer à nouveau toute leur organisation », précise l’adjoint à l’éducation de la maire socialiste, Patrick Bloche.
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