Depuis cinq ans, Parcoursup n’a pas réussi à inspirer confiance à ses usagers : c’est le constat dressé par les sénateurs de la commission de la culture, de l’éducation et de la communication du Sénat, dans un rapport d’information voté à l’unanimité mercredi 28 juin. Lancée le 7 mars, la mission sénatoriale, présidée par l’élu du Val-de-Marne Laurent Lafon (Union centriste), avait pour objectif de dresser un bilan d’étape de la plate-forme d’affectation dans l’enseignement supérieur, dont la phase principale d’admission prendra fin le 7 juillet.
A la date du 27 juin, près de 11 % des néobacheliers n’avaient reçu aucune proposition, 4 300 d’entre eux ayant décidé de quitter la plate-forme (0,7 % des candidats). Parmi les candidats en réorientation, plus de 21 % étaient sans proposition à cette même date, dont 1 % ayant abandonné Parcoursup.
La campagne 2023 est marquée par un certain nombre d’améliorations : des fiches de présentation des formations rénovées pour identifier plus rapidement les informations essentielles et disposer de chiffres-clés ; un calendrier plus cohérent avec la réforme du baccalauréat qui permet la prise en compte dans le dossier de candidature des notes obtenues aux épreuves des enseignements de spécialité du mois de mars. En outre, est avancée de quinze jours la période à laquelle les candidats ayant des vœux en attente doivent les ordonner (entre le 30 juin et le 3 juillet).
Ces progrès restent techniques et seront insuffisants à modifier une appréciation qui se dégrade d’année en année, selon Jacques Grosperrin, rapporteur de la mission. « La dernière enquête d’opinion annuelle fait ainsi état d’une angoisse croissante et d’une érosion du sentiment de clarté, de fiabilité, de transparence, de justice et de rapidité », rappelle le sénateur Les Républicains du Doubs.
Le ministère doit être « plus directif »
Le rapport liste trois obstacles à « la bonne acceptation » de la plate-forme, au premier chef, les lacunes et l’hétérogénéité de l’information délivrée. « Il manque encore des éléments importants pour éclairer entièrement le choix d’orientation des lycéens sur chaque formation : par exemple le taux de réussite des candidats qui sont admis, que pourrait illustrer le taux des étudiants ayant par la suite accédé à un master, mais aussi les débouchés professionnels qu’offre la formation, détaille au Monde M. Grosperrin. Certaines font plus d’efforts que d’autres pour rendre leurs informations réellement compréhensibles et exploitables par les candidats. »
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