Année après année, le ton pourtant très diplomatique du Haut Conseil pour le climat (HCC) se fait plus pressant, plus tranchant. Et pour cause. A chaque fois, cet organisme indépendant créé par Emmanuel Macron en 2019 constate le hiatus croissant entre l’aggravation de la crise climatique et l’insuffisance des politiques publiques censées y faire face. Dans son cinquième rapport, publié mercredi 28 juin, la «vigie du climat» appelle ainsi à «acter l’urgence et engager les moyens nécessaires au rehaussement de l’action pour l’adaptation et la décarbonation en France, en Europe, et à l’international». Autrement dit, à enfin agir plus vite, plus haut, plus fort.

Touffu, le document de 200 pages commence par rappeler à quel point l’année 2022 a été «emblématique de l’intensification des effets du changement climatique dû aux activités humaines en France métropolitaine». Les chiffres de cet annus horribilis sont glaçants. Surtout quand on sait que la température record de 2022 (+2,9°C par rapport à 1900-1930), correspond à celle que connaîtra la France en moyenne en 2050-2060 pour un niveau de réchauffement planétaire qui atteindrait +2°C par rapport à la période préindustrielle.

Fortes tensions

Jugez plutôt de quelques-uns des impacts calamiteux de cette «exception» de l’an dernier. La sécheresse a entraîné des baisses de rendem