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Dans les écoles de commerce, malgré l’envol des frais de scolarité, la demande ne faiblit pas : « J’ai investi sur moi-même »

Une étude récente montre que près de 45 % des 18-30 ans estiment que le coût de la scolarité est un frein à l’accès aux écoles de commerce. Les établissements le justifient par la garantie d’une bonne insertion professionnelle à l’issue du cursus.

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Publié le 17 juin 2023 à 06h15, modifié le 21 juin 2023 à 14h10

Temps de Lecture 5 min.

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Le centre d’affaires Le Centorial, qui abrite le campus parisien de l’Edhec Business School, en février 2016.

« Au total, pour l’ensemble de mes études, j’ai emprunté aux alentours de 80 000 euros », estime Arnaud (qui n’a pas souhaité donner son nom) sans trop d’hésitation. Après trois années intenses de bachotage dans des classes préparatoires privées et un concours réussi, l’étudiant de 22 ans a intégré, à la rentrée de 2022, le Master in management du programme Grande Ecole de l’Essec, l’une des plus prestigieuses écoles de commerce. Ce cursus de renom en trois ans – quatre avec césure – coûte 57 000 euros, auquel le jeune homme a dû ajouter les frais importants des deux prépas (10 000 euros l’année) qu’il a suivies. « J’ai investi sur moi-même », résume avec confiance celui qui vise, à sa sortie, un poste de consultant en stratégie. Ses parents cadres se sont portés garants mais n’ont pu avancer directement les frais de scolarité de leur fils.

Si ces montants n’effraient pas Arnaud, 45 % des 18-30 ans estiment, aujourd’hui, que les frais de scolarité sont un frein à l’accès aux écoles de commerce. C’est ce que révèle l’étude, publiée en mai, « Les jeunes et le déterminisme social dans l’accès aux études supérieures », de l’institut de sondage OpinionWay pour Kedge Business School. Un millier de jeunes âgés de 18 à 30 ans ont fait part de leur perception sur l’accès à l’enseignement supérieur, en particulier aux écoles de commerce. Sans grande surprise, la question financière et le déterminisme social sont au cœur des préoccupations.

Depuis quelques années, les frais demandés par ces établissements s’envolent. A HEC, les droits de scolarité (frais d’inscription, de scolarité et de service) du programme Grande Ecole étaient, en 2018, de 45 300 euros pour trois ans, hors césure. Cinq ans plus tard, à la rentrée de 2023, ils seront de 59 850 euros. Pour les acteurs de la filière, les raisons de ces hausses sont multifactorielles et se justifient. Alice Guilhon, directrice de Skema Business School et présidente de la Conférence des directeurs des écoles françaises de management, rappelle qu’au retrait des subventions des chambres de commerce et d’industrie, opéré dès 2018, s’ajoute une concurrence internationale féroce. Pour briller dans les classements internationaux, les écoles s’emploient donc à recruter des professeurs « stars » pour assurer une formation toujours plus compétitive et une présence dans les revues de recherche prestigieuses.

Développement des bourses

Cette hausse du coût des cursus est, toutefois, loin d’avoir des conséquences sur leur attractivité, assure Alice Guilhon : « La demande ne faiblit pas, elle a été beaucoup plus importante ces dernières années. C’est le cas à Skema, alors que nous avons dû régulièrement augmenter les frais de scolarité. » Pour sept personnes sur dix, les écoles de commerce sont aujourd’hui une manière de s’assurer une carrière, souligne l’enquête commandée par Kedge. Des expériences professionnelles multiples, un réseau d’anciens solide ou encore la perspective de trouver rapidement un emploi bien payé, énumère Anicia Jaegler, la doyenne associée à la durabilité et à l’inclusivité de Kedge.

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