Un public moins nombreux mais plus assidu : c’est, en substance, ce qui ressort de la deuxième édition de l’étude « Les Français et le théâtre » rendue publique mardi 27 juin. Réalisée par Médiamétrie, du 5 au 12 avril, auprès d’un échantillon représentatif de 1 549 internautes, elle a été commandée par l’Association pour le soutien du théâtre privé (ASTP), structure qui regroupe plus de soixante-dix lieux à Paris et en région, et vingt-cinq producteurs-tourneurs. Ce nouveau baromètre fait apparaître une baisse non négligeable de la fréquentation. Ainsi, au cours des douze derniers mois, 21 % des Français déclarent être allés au théâtre (que ce soit dans des salles publiques ou privées), contre 27 % la saison précédente. Soit une perte de 3 millions de spectateurs.
Derrière ce chiffre apparaît néanmoins un appétit pour le théâtre puisque ceux qui s’y rendent ont vu, en moyenne, 5,4 représentations en un an (avec un taux de satisfaction de 7,2 sur 10, en légère baisse). En outre, 64 % des internautes interrogés (contre 56 % pour l’enquête précédente) souhaiteraient « aller davantage au théâtre ».
Autre enseignement de cette nouvelle étude, le profil des spectateurs évolue sous le double effet de l’éloignement de la peur du Covid-19 – le public des seniors revient dans les salles – et de la baisse du pouvoir d’achat lié à l’inflation. Ainsi, les plus de 50 ans composent 43 % du public (contre 32 % la saison précédente) et 42 % des spectateurs sont issus des catégories socioprofessionnelles supérieures (contre 38 % dans le premier baromètre). Les 15-34 ans, qui avaient été parmi les premiers à revenir dans les salles après la pandémie, représentent désormais 37 % du public (contre 47 %).
En avoir pour son argent
Si « l’envie de théâtre » semble ne pas faiblir, certains freins à cette sortie restent tenaces, au premier rang desquels l’aspect financier. Pour la deuxième année d’affilée, le prix des places, jugé trop cher, apparaît toujours largement en tête des raisons évoquées par ceux qui ne vont plus ou moins souvent dans les salles. Cette raison est ainsi citée à 38 %, en hausse de 15 points par rapport à la première étude. Suivent la perte d’habitude (28 %), le manque de temps (25 %) et le réflexe de rester davantage chez soi depuis le Covid-19 (23 %). Ainsi, deux ans après la réouverture des lieux culturels, une partie des stigmates de la pandémie pèse encore sur la fréquentation.
Les leviers susceptibles d’inciter les Français à aller davantage au théâtre pourraient se résumer en une expression : en avoir pour son argent. Les internautes interrogés mettent en avant le contenu des spectacles (casting connu, thèmes « plus actuels », univers « spectaculaire ») et les incitations financières (périodes avec des tarifs avantages, formules de cartes de fidélité) comme motivations principales pour sortir. Suivent le confort des salles et la demande de sources d’information plus pratiques (comme la création d’un Allociné version théâtre).
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