Au 31 mars 2023, le biométhane injecté dans le réseau de gaz représentait près de 10 térawattheures (TWh). À l'heure où la transition énergétique rime davantage avec électrification, certains militent plutôt pour remplacer le gaz naturel – constituant 20 % de la consommation finale actuelle – par de tels gaz verts. « Aujourd'hui, leur production atteint l'équivalent de deux tranches nucléaires et nous allons pouvoir augmenter de 50 % cette capacité d'ici à la fin 2024, a attesté Xavier Passemard, directeur biométhane chez GRDF, à l'occasion du salon Expobiogaz 2023. Et les différentes études que nous avons menées avec les opérateurs montrent qu'on a un potentiel de plus de 300 TWh, largement suffisant pour couvrir les futures consommations de gaz à un horizon lointain. »
D'après Xavier Passemard, une électrification massive présente plusieurs limites. En termes de production, la mise en œuvre des nouveaux réacteurs nucléaires n'interviendra qu'à l'horizon 2035-2040, tandis que le stockage de l'électricité renouvelable reste « trop coûteux ». Du côté de la consommation, « 40 % de la pointe hivernale est encore réglée grâce au gaz ». Sans compter l'alimentation des chaudières et de certains sites industriels et des véhicules lourds. « Si nous regardons la situation du mix énergétique français, nous ne pouvons pas nous passer de gaz », a ainsi soutenu l'intéressé, en amont de l'élaboration d'ici à l'automne prochain de la Stratégie française énergie-climat (Sfec).