La baisse régulière du nombre d’élèves en prépa pousse-t-elle vers une plus grande diversité de profils ?
Je rappelle d’abord, qu’entre 2009 et 2019, le nombre d’élèves en classe prépa a augmenté. Aujourd’hui, nous sommes sur un plateau et il faut effectivement se poser des questions. À HEC et dans les Grandes écoles, nous considérons qu’il faut toujours plus de diversité notamment disciplinaire. C’est d’ailleurs dans la lignée de la réforme du bac qui permet de combiner différentes spécialités. La qualité des CPGE (classes préparatoires des Grandes écoles) n’est plus à discuter mais il faut continuer d’adapter les contenus en s’ouvrant à d’autres spécialités avec de nouveaux profils. Le but est d’amener plus d’étudiants vers cette filière d’excellence.
Faut-il plus de maths dans les écoles de commerce au moment où le débat fait rage ?
Pas au concours, il y en a déjà. Idem dans les écoles qui proposent déjà un socle de compétences mathématiques solide. En revanche, il faudrait revoir les parcours pour celles et ceux qui ont des aptitudes dans d’autres disciplines que les mathématiques. Cela favorisera une plus grande diversité, également. Mais il est aussi vrai que la transformation que nous connaissons nous impose la maîtrise a minima du code, de l’informatique ou encore de l’intelligence artificielle. C’est indispensable que l’on fasse des maths pour échanger avec tout le monde.
Les grandes écoles de commerce jouent-elles vraiment un rôle face à la transition écologique ?
Les Grandes écoles exercent de vraies responsabilités dans ce domaine. Le défi de nos institutions est de comprendre tous les langages : informatique, climat, business… et notre mission est de les transmettre aux élèves pour qu’ils comprennent bien tous les enjeux de notre monde. Chez nous, tous les étudiants débutent par un cours sur les limites planétaires pour bien cerner les défis qu’ils devront relever.
La mobilité internationale va-t-elle reprendre comme avant ?
Non bien sûr. Nous conservons les échanges longs pour les étudiants, mais les séjours courts à l’autre bout de la planète, c’est bien fini. Ils prendront une autre forme avec les nouveaux outils.
Les diplômés de HEC 2022 ont-ils radicalement changé ?
Ils sont divers comme notre monde. Une chose est sûre : ils sont concernés et ont conscience de leur impact sur la planète. La tendance à l’entrepreneuriat se confirme et souligne vraiment le besoin de liberté.
Propos recueillis par Gilbert Azoulay
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