Pour 80 % des actifs, leurs études ne les ont pas suffisamment formés aux enjeux écologiques

En octobre 2022, le ministère de l'Enseignement supérieur s'y est engagé : chaque étudiant sera formé aux enjeux écologiques d'ici à 2025. En attendant, qu'en est-il des diplômés déjà en activité ? C'est la question à laquelle les Shifters, l'association de soutien au laboratoire d'idées Shift Project, a tenté de répondre à travers un sondage dont les résultats sont parus en mai dernier.

Les Shifters ont interrogé 2 482 professionnels volontaires sur les 10 000 adhérents de l'association des Alumni for the Planet. Parmi eux, à savoir des actifs entre 18 et 60 ans comptant 50 % d'ingénieurs et 29 % de femmes, 80 % ont estimé que « leurs études supérieures ne les ont pas du tout ou pas tellement formés aux enjeux climatiques ou environnementaux ». Ces lacunes touchent particulièrement leurs connaissances attachées à l'utilisation des ressources (aussi bien en termes de matériaux ou d'eau), l'impact sur la biodiversité, les aspects d'éthique et de responsabilité environnementale ainsi que l'influence des aspects sociétaux (justice sociale, santé humaine ou environnementale, etc.). À l'inverse, une majorité des actifs sondés jugent être suffisamment armés pour appréhender les questions de réchauffement climatique et de transition énergétique.

Cette disparité s'ajoute, par ailleurs, à une absence d'actions de formation ou de sensibilisation opérées au sein même de leur entreprise, ou tout du moins dans 48 % des cas. « Pour l'enseignement supérieur, en général,  et les formations d'ingénieur en particulier, cela légitime et encourage fortement les organismes de formation à se saisir de la question des compétences nécessaires à la transition socio-écologique », concluent les Shifters.