La transition écologique, un critère d'orientation dans le parcours post-bac

  • Les questions environnementales sont un facteur d’attractivité pour les universités et les grandes écoles de l’Hexagone.
    Les questions environnementales sont un facteur d’attractivité pour les universités et les grandes écoles de l’Hexagone. SolStock / Getty Images
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ETX Daily Up

(ETX Daily Up) - L’urgence écologique s’invite de plus en plus dans l’enseignement supérieur, que ce soit à l'université ou dans les grandes écoles. Ce mouvement est porté par de nombreux étudiants engagés, qui prennent à bras-le-corps l’enjeu de la préservation de la planète. Quitte à ce que ce sujet influe sur leur choix d’études, selon un nouveau sondage.


Le dernier baromètre OpinionWay/Mines Saint-Étienne* révèle la place importante qu’occupent les enjeux de la transition écologique dans la poursuite d’études des étudiants français après le baccalauréat. On y apprend que 24% d’entre eux placent les enjeux socio-écologiques au cœur de leur choix d’orientation dans l’enseignement supérieur. Toutefois, ces questions ne sont pas encore un critère prioritaire dans le choix de leur établissement. Les trois quarts des étudiants interrogés ont choisi leur université ou leur école actuelle pour l’intérêt de la formation, contre 64% pour sa localisation géographique et 50% en fonction d’enjeux financiers (coût de la formation, rémunération des diplômés à l’issue de leurs études).

Si les questions environnementales ne constituent pas un élément décisif dans le processus d’orientation dans l’enseignement supérieur, elles sont un facteur d’attractivité pour les universités et les grandes écoles de l’Hexagone. En effet, 63% des bacheliers disent avoir davantage confiance dans les établissements du supérieur qui intègrent les enjeux de la transition écologique dans leur fonctionnement et dans leurs cursus disciplinaires. Un aspect auquel les étudiants en formation scientifique sont particulièrement sensibles (70%). Éveiller les consciences

Si de nombreuses universités et grandes écoles françaises s’efforcent de faire leur mue "verte", il leur reste d’importants efforts à fournir étant donné la criticité des enjeux socio-écologiques auxquels notre société est confrontée. Seuls 20% des étudiants estiment que ces questions sont complètement intégrées par leur établissement actuel, que ce soit du point de vue du contenu des enseignements dispensés, de ses activités de recherche et d’innovation ou encore de son fonctionnement interne. Pour les trois quarts des sondés, les établissements du supérieur font trop souvent du greenwashing, au lieu d’être de vrais acteurs de la transition.

Ces dernières années, les jeunes français n’hésitent plus à interpeller les directeurs d’établissement du supérieur et les pouvoirs publics sur l’urgence écologique durant les cérémonies de remise de diplômes ou dans la presse. Des étudiants et étudiantes des Écoles normales supérieures avaient notamment publié une tribune dans le Monde en mai 2022, dans laquelle ils s’engageaient "à revoir [leurs] priorités dans le choix de [leurs] sujets de recherche, en alignant [leur] pratique scientifique sur les enjeux impérieux de ce siècle". Quelques mois plus tard, huit diplômés de la prestigieuse école AgroParisTech ont appelé leurs camarades à "déserter" des emplois dans l’agro-industrie qui participent, selon eux, aux "ravages sociaux et écologiques en cours" lors de leur soirée de remise de diplômes.

Ces prises de position très politiques ne font plus figure d’exception. En effet, 85% des étudiants français estiment que les écoles et universités de formation ont un rôle à jouer dans la transition environnementale. C’est pourquoi ils se montrent si critiques envers les institutions qui, à leurs yeux, n’évoluent pas assez vite sur les enjeux liés au changement climatique, à la biodiversité et aux grandes questions de société qui en découlent. Critiques et intransigeants : un tiers des étudiants français se disent prêts à quitter leur établissement actuel s’ils réalisent que son empreinte carbone est "désastreuse". De quoi faire évoluer les mentalités dans l’enseignement supérieur français.

*Ce baromètre a été mené par Opinionway, pour l'École des Mines de Saint-Étienne, auprès de 613 étudiants français du supérieur entre les 9 et 19 juin 2023.

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