"Oraccle se veut un pont entre le lycée et l'Université" - Interview de la Rectrice Déléguée à l'enseignement supérieur de la région Ile-de-France

projet ORACCLE IDF

C'est à l'occasion de la finale du concours d'éloquence "Mon projet dans le sup en 180 secondes" qui a eu lieu en mai 2023 à La Sorbonne que Studyrama a pu échanger avec Bénédicte Durand, rectrice déléguée à l’enseignement supérieur et à la recherche de la région académique Île-de-France (nommée depuis cheffe de pôle et conseillère "éducation, enseignement supérieur, jeunesse et sports" au cabinet d'Elisabeth Borne).

Elle nous en a dit plus sur le projet Oraccle qui porte ce concours.

Propos recueillis par Julie Mleczko

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Qu'est-ce que le projet ORACCLE ?

Bénédicte Durand Inspectrice Générale de l’Education du Sport et de la Recherche

"Oraccle est l'acronyme de Orientation Régionale pour l'Accompagnement du Continuum Lycéens.

L’Ile-de-France se distingue par une offre de formations riche et une ouverture des champs des possibles pour tout lycéen ou étudiant désirant poursuivre ses études dans l’enseignement supérieur. Chaque année, la région francilienne accueille plus de 500 000 lycéens et plus de 700 000 étudiants répartis sur 48 établissements d’enseignement supérieur. Malgré cela, seuls 40% des franciliens se retrouvent diplômés de l’enseignement supérieur

Face à ces constats, le projet ORACCLE s’est construit avec la Région Ile-de-France, la Région académique, les 3 rectorats et les 14 universités franciliennes, dans l’objectif de bâtir un véritable écosystème régional de l’orientation. 

Par le biais du projet ORACCLE, il est prévu de nombreux événements inédits et participatifs permettant aux jeunes de redécouvrir les études supérieures à l’Université. Construits avec un panel de lycéens et d’équipes pédagogiques, ces événements se veulent différenciants et surtout centrés sur l’utilisateur.

Et le concours régional "Mon Projet dans le Sup en 180 secondes" est l'un de ces événements. Créer un pont entre le lycée et le monde de l'Université est vraiment un axe fort de mes missions."

Pourquoi souhaitiez-vous assister à ce concours d'éloquence ?

"Mon projet dans le sup en 180 secondes est un clin d'œil, vous l'aurez deviné, à "Ma thèse en 180 secondes", soit le diplôme ultime, le doctorat. Il s'agit pour les candidats de se projeter : oui, l'Université est faite pour tous.

C'était extraordinaire. Ces 28 finalistes (sur 600) m'ont impressionné. Ils étaient essentiellement issus de classes de 1re et la qualité de leurs prestations était vraiment spectaculaire. Des comédiennes les accompagnaient pour la prise de parole finale, c'était un duo intéressant ! Ces lycéens travaillaient ici, finalement, pour leur Grand Oral dont l'exercice est ressemblant. C'est donc un vrai bonus pour eux."

En parlant de lycéens, on peut parler du 3e trimestre déserté en Terminale...

"Oui, c'est un problème que nous n'avions pas imaginé. J'anime et je préside le comité d'action stratégique qui se décline en plusieurs groupes thématiques de travail, et cette question du 3e trimestre est l'une des thématiques actuelles. Pour éviter l'absentéisme, on pense à, par-exemple, utiliser ce temps pour faire travailler les lycées avec les universités, pour en faire un temps de réflexion sur leur orientation dans le supérieur. Mais la réflexion est en cours. Nous avons rassembler des directeurs académiques des services de l'éducation nationale (DASEN), des proviseurs, des professeurs, des maîtres de conférence d’Université. Ce n’est pas prescriptif, c’est plutôt un lieu d’agitation, d’idées, d’initiatives, à l’échelle régionale. Les parcours des lycéens en Ile-de-France, c’est un fort tropisme parisien, mais il ne faut pas oublier les banlieues. On ne peut pas avoir une vision académique du sujet du coup.

D'autres groupes de travail portent sur la réussite étudiante, très liée aux conditions de vie étudiante qui devient un sujet fort et primordial."

Alors vous avez du travailler sur ces logements CROUS réquisitionnés pour les JO 2024 ?

"Tout à fait. Attention, les conditions pour les étudiants des 7% des logements concernés ont été bien pensés en amont : ils ne paieront pas les 2 mois d'été, leur chambre leur sera réservée et rendue à la rentrée. Quand on sait que 30% des logements sont inoccupés pendant la période d'été, on devine que peu d'étudiants vont être vraiment gênés par cette opération. Leurs besoins sont respectés. L'idée c’est aussi que les étudiants franciliens puissent profiter de l’aventure, notamment par le biais de jobs (3000 étudiants doivent être recrutés) pour la sécurité des Jeux Olympiques. Actuellement plus de 700 jeunes se sont déjà positionnés."

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