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Business des clés : pour les cordonniers, la mort aux trousseaux ?

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Avec la numérisation des services de reproduction des clés, les entreprises et les grandes surfaces grignotent de plus en plus le marché des artisans cordonniers-serruriers, qui doivent se réinventer pour survivre.
par Balla Fofana et photo Studio Saga
publié le 18 juillet 2023 à 4h41

A l’approche des vacances d’été, beaucoup de Français ont la tête dans les cartons. Sur les 3 millions de personnes qui déménagent chaque année, la moitié changent d’adresse entre juin et septembre. Cette période d’effervescence est aussi celle où locataires et proprios refont leurs trousseaux de clés. Un business juteux qui attire de nombreuses convoitises. En 2022, pas moins de 33 millions de clés ont été fabriquées – soit 13 000 chaque heure ouvrable – pour un chiffre d’affaires de 1 milliard d’euros. Or, les artisans doivent, depuis peu, faire face à une numérisation du business de la reproduction de clés. L’immixtion de l’intelligence artificielle dans la production de cet objet qui existe depuis l’antiquité risque-t-elle de faire disparaître le métier de cordonnier-serrurier ?

S’il est aisé d’obtenir un double de clé en ville, les petites communes et les villages sont des laissés-pour-compte, malgré les quelque 8 000 commerces (cordonniers-serruriers, grandes enseignes etc.) présents sur le territoire. «Aujourd’hui, un cordonnier ne peut pas s’en sortir financièrement dans un village. Il lui faut au moins entre 11 000 et 15 000 habitants pour pérenniser son commerce», reconnaît Jean-Pierre Verneau, 54 ans, président de la Fédération française de la cordonnerie multiservice (FFCM). Une aubaine pour Pascal Métivier, 55 ans, patron et cofondateur de Securkeys, un service de garde anonyme et de livraison de double de clés lancé en 2017.

Algorithme de reconnaissance

L’ancien expert-comptable et co

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