C’est une bonne surprise pour les étudiants recalés sur Mon Master. Les candidats de nombreuses universités vont à nouveau pouvoir postuler dans les formations de leur choix. En effet, les établissements ont eu du mal à évaluer le nombre de candidats à placer sur liste d’attente. Résultat: elles manquent d’étudiants et cherchent à repêcher les élèves recalés. Pour rappel, cette plateforme créée en 2023 a permis aux étudiants de licence de postuler directement dans quelque 8000 formations de second cycle. Un progrès important, puisque jusque-là, ils étaient contraints d’envoyer des dossiers différents dans chaque université.

Les universités peuvent de nouveau recruter en direct

Mais cette première édition connaît quelques ratés. «D’après le relevé effectué le 3 juillet, nous remplissons nos masters entre 70 % et 100 %, sauf pour l’UFR lettres et langages, qui ne remplit qu’à 45 %», témoigne Karine Foucher, vice-présidente de Nantes université, auprès de l’AEF. Même constat à l’Upec (Université Paris-Est Créteil), où les résultats sont «contrastés». Les masters de droit-économie-gestion ne font «pas le plein à 100 %», déclare ainsi Arnaud Thauvron, vice-président de la formation. Et à l’université Paris I Panthéon-Sorbonne, pourtant réputé pour sa forte sélectivité, certains masters n’ont pas non plus trouvé tous leurs élèves. «Une douzaine de formations ont encore des places vacantes», témoigne Jérôme Glachant, vice-président CFVU de Paris-I.

Les universités devront donc recruter par leurs propres moyens, en lançant des campagnes sur les réseaux sociaux. Le ministère de l’Enseignement supérieur avait fait savoir qu’il n’était pas fermé à ce que «des établissements essayent de traiter au mieux et de remplir leurs formations, comme ils le faisaient avant». De nouvelles phases de recrutement seront donc organisées cet été. C’est le cas notamment à Limoges, où les élèves titulaires d’une licence ont jusqu’au 16 juillet pour déposer leur dossier via l’application e-etudiant. Selon David Leroy, coordinateur du réseau des Vice-présidents de la Commission de la formation et de la vie universitaire (CFVU), les établissements qui les organisent devront les mettre en place pour «près de la moitié» de leurs formations.

Les masters ont été trop optimistes

Les universités ont compris la leçon. «Nous avons sans doute été trop optimistes sur l’attractivité de nos masters. Nous avons oublié qu’il était simple de candidater sur un nombre important de formations, pour au final n’en choisir qu’une seule», commente David Leroy. Résultat: de très bons candidats ont été acceptés dans beaucoup de formations, tandis que d’autres, aux dossiers certains moins attrayants mais en capacité de réussir leur master, ont été refusés partout.

Des collègues ont été trop prudents en ne classant pas assez de candidats et ont refusé des jeunes qui certes n’avaient pas des dossiers excellents, mais auraient sûrement réussi leur master. 

Karine Foucher , vice-présidente de l’université de Nantes

Selon Karine Foucher, vice-présidente de l’université de Nantes, «un certain nombre de formations n’ont pas classé assez d’élèves». «Leur liste n’est pas assez longue, et ils se retrouvent avec des formations qui ne font pas le plein. Certains ont classé moins de 50 % des candidats», affirme-t-elle.

La suite de la procédure encore floue

La suite du recrutement s’annonce compliquée. Les étudiants sans master pourront faire leur demande via trois voies: une saisine aux recteurs pour les masters auxquels ils n’ont pas postulé, faire un recours gracieux auprès des universités pour les masters où ils ont été refusés et postuler directement auprès de l’université. David Leroy, de la Commission formation et vie universitaire (CFVU), appréhende la gestion des doublons. «Un même candidat refusé partout peut très bien formuler un recours tout en candidatant à ces nouvelles phases de recrutement. Nous allons forcément recevoir le même dossier plusieurs fois», s’inquiète-t-il. Le ministère a fait savoir, qu’il devrait donner prochainement des recommandations pour fluidifier et améliorer la lisibilité de ces recrutements complémentaires. Pour éviter de se retrouver dans la même situation l’année prochaine, David Leroy insiste pour qu’à l’image de Parcoursup, une phase complémentaire nationale voit le jour sur Mon Master.


Voici une liste, non exhaustive, d’établissements ayant annoncé l’organisation d’une nouvelle phase de recrutement en master:

• Université d’Angers: une dizaine de parcours sur 69 proposés, à partir du 7 juillet.

• Université de Bretagne occidentale: 3 masters,

• Le Mans université: 23 masters sur 44 (52 %), du 7 au 16 juillet, notamment en LLS.

• Université Lyon-II: 67 parcours, du 6 au 10 juillet, notamment dans les UFR «Anthropologie, sociologie et science politique», et «Langues».

• Université Paul-Valéry Montpellier: 44 masters sur 118.

• Université de Rouen: 50 % des formations proposées surMon Master, notamment en Lettres, Sciences humaines et Sciences Techniques