Santé

Quelles sont les conséquences de la réforme des études de santé en Centre-Val de Loire ?

Quelles sont les conséquences de la réforme des études de santé en Centre-Val de Loire ?
La faculté de médecine d'Orléans a ouvert ses portes en septembre 2022 avec une première promotion de 92 étudiants en Pass. © Christelle Gaujard
Le Ceser (Conseil économique social et environnemental régional) a rédigé un rapport sur le sujet qu'il met en relation avec la création, en 2022, de la faculté de médecine d'Orléans.

Les effets attendus de la réforme des études de médecine sont-ils au rendez-vous ? Le Ceser (Conseil économique social et environnemental régional) du Centre-Val de Loire s’est intéressé à la première année, sujet d’actualité avec l’ouverture, depuis la rentrée 2022 de la faculté de médecine d’Orléans.

Le rapport présenté par Jean-Claude Bourquin (délégué du Loiret représentant l’UFC-Que choisir) a été adopté lors de la session du 26 juin par toutes les composantes de l’assemblée, exceptés les élus CGT.

Origine sociale et géographique des étudiants

Le Ceser souligne que les universités de Tours et Orléans se sont entendues avant même la mise en place de la réforme remplaçant la Paces (Première année de commune aux études de santé) par le Pass (Parcours accès spécifique santé) et la LAS (Licence accès santé). Le point jugé positif par le Ceser est que dès la mise en place de la réforme, en 2020 et avant même la création de la faculté de médecine d’Orléans, les LAS ouvertes ne l’ont pas toutes été à Tours mais aussi à Orléans et Bourges (et depuis l’an dernier à Châteauroux). L’offre de formation était ainsi mieux répartie sur le territoire .

Les cours, cette année, étaient donnés en visio à Orléans, à l'exception des travaux pratiques. Photo Marie Guibal.

Informer dès le lycée

La réforme de la première année de médecine apparaît peu compréhensible. Le Ceser salue donc l’initiative de l’Académie d’Orléans-Tours d’avoir mis en place un dispositif Ambition sup santé dans vingt lycées (lycée Benjamin-Franklin à Orléans, Bernard-Palissy à Gien et Durzy à Villemandeur pour le Loiret), sur les six départements. Une initiative qui, en outre, peut permettre aux lycéens de choisir les enseignements de spécialité les plus utiles pour la suite de leurs études.

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Taux de réussite

En 2017, à l’issue de la première année d’études, 37 % des étudiants étaient admis en MMOPK (médecine, maïeutique, odontologie, pharmacie, kinésithérapie). En 2022 (les résultats de cette année ne sont pas encore connus), le taux de réussite, Pass et LAS confondus était de 45 %.

On connaît les résultats des étudiants en, concours de médecine (et des autres filières en santé)

Près de 100 % des étudiants de MMOPK ont été admis en troisième année. Le Ceser y voit la réussite du tutorat qui, en outre propose un stage en prérentrée de deuxième année pour permettre aux étudiants issus de LAS de se rapprocher du niveau de ceux de Pass, qui, eux, ont bénéficié d’un enseignement plus spécifique.

Les préconisations

Le Ceser suggère que soient suivies des cohortes d’étudiants de facultés de médecine de Tours et d’Orléans sur plusieurs années pour étudier les profils (boursiers ou non, origine géographique, sociale, nombre d’hommes et de femmes…) et leur niveau de réussite.

Tout savoir sur le tutorat, à petit prix, qui sera proposé à Orléans, pour les étudiants de Pass et LAS

Il propose aussi d’évaluer les différentes LAS, n’est-il pas trop difficile de suivre une filière droit et santé en même temps par exemple ?

Sur le plan régional, le Ceser souhaite expérimenter la suppression du numerus apertus en Centre-Val de Loire pour rattraper le retard de formation sur les autres régions.

À Orléans il est recommandé de profiter du déménagement de la faculté de droit, économie et gestion à Orléans pour installer et agrandir l’École universitaire de kinésithérapie (EUK). Mais aussi d'étudier la faisabilité d’ouvrir une antenne de l’EUK dans l’Indre

Autre préconisation du Ceser, mettre en place une Pass avec une mineure "sciences infirmières".

Les particularités régionales

Avant 2022. La Région Centre-Val de Loire était la seule à ne compter qu’une seule faculté de médecine sur son territoire. Orléans était la seule Métropole de France sans CHU (le CHR deviendra officiellement CHU cet été). La faculté de médecine de Tours n’enseignait pas l’odontologie jusqu’à l’an dernier.
À jamais les premiers. En 2019, l’École universitaire de kinésithérapie devenait la onzième composante de l’université d’Orléans. Elle est encore aujourd’hui la seule école publique de kinésithérapie de France. 
Maternité. La maternité du CHR d’Orléans figure dans le Top 10 français de par le nombre d’accouchements pratiqués chaque année. Mais le Loiret n’a pas d’école de sage-femme. En Centre-Val de Loire, il n’en existe qu’une seule, à la faculté de médecine de Tours. Le Ceser préconise d’en créer une autre à Orléans.
Modèle à suivre. Le tutorat de la faculté de médecine de Tours est l’un des mieux notés de France par les associations représentantes d’étudiants. Cette année Tours a coordonné le tutorat à Orléans (avec des étudiants kiné d’Orléans). Le Ceser souhaite qu’un modèle aussi performant qu’à Tours se développe à Orléans.
Mention. En 2021-2022, près de 80 % des étudiants inscrits en Pass à Tours étaient titulaires d’un bac général avec mention "bien" ou "très bien".

Philippe Abline


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