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Pourquoi les fermes urbaines ont du mal à pousser en France comme en Europe

Cultures sur les toits ou les sous-sols d’immeubles, fermes verticales, du petit modèle à l’usine géante… les projets ne sont pas rentables à cause des coûts de l’énergie et de modèles économiques bancals.

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Publié le 22 juillet 2023 à 14h30, modifié le 23 juillet 2023 à 03h32

Temps de Lecture 4 min.

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 La ferme urbaine installée sur les toits du Parc des expositions de la porte de Versailles, à Paris, le 9 septembre 2020.

En 2021, l’excitation était à son comble autour des projets de fermes urbaines. Les start-up fleurissaient en France et en Europe, arrosées par un flot de capitaux. Deux ans plus tard, le paysage a bien changé. Les investisseurs ont coupé l’herbe sous le pied des jeunes pousses, fauchées avant d’être arrivées à maturité.

Fin juin, c’était au tour d’Agripolis d’être placée en liquidation judiciaire avec poursuite d’activité. Une chute qui intervenait après celles d’Agricool et de Sous les fraises, en 2022. Quant au pionnier allemand Infarm, il a tout bonnement tiré un trait sur quatre implantations internationales, dont la France. Sans oublier Jungle, en quête de financement, qui espérait boucler un nouveau tour de table, en juin, et a dû reporter l’échéance en fin d’année.

« La situation est particulièrement complexe pour les fermes urbaines, certains s’arrêtent, d’autres remettent en question leur modèle. La période n’est pas très faste pour cet écosystème », analyse Matthieu Vincent, du cabinet d’études DigitalFoodLab. A noter que le vocable « fermes urbaines » englobe des approches diverses. Que ce soit l’implantation de cultures sur les toits des immeubles, des entreprises, voire dans des sous-sols – une démarche qualifiée d’agriculture urbaine – ou l’installation de fermes verticales, du petit modèle à l’usine géante, gage de production en environnement contrôlé avec un substrat très technologique.

« Les investisseurs exigent une rentabilité »

Le modèle de la ferme verticale est le plus gourmand financièrement, en raison de l’investissement nécessaire en équipements sophistiqués. Ainsi, Infarm avait levé 200 millions de dollars (178 millions d’euros) en 2021, après un précédent tour de table de 170 millions de dollars, un an plus tôt. L’enjeu : se développer à l’international.

Agricool, dont les ingénieurs avaient conçu un processus de production de fraises dans des conteneurs aménagés et éclairés par des LED, avait, pour sa part, collecté 35 millions d’euros. Guillaume Fourdinier, son fondateur, rêvait alors de reconstruire la ceinture maraîchère autour de Paris.

Jungle, avec ses 42 millions d’euros en poche, a, lui, construit une ferme verticale géante à Château-Thierry (Aisne), dans un ancien entrepôt William Saurin, pour produire du basilic, du persil ou de la roquette, mais aussi des plantes pour la parfumerie.

« En 2020-2021, les investisseurs privilégiaient des projets à croissance rapide, maintenant ils exigent une rentabilité », souligne M. Vincent. Une volte-face très déstabilisante, d’autant que ces entreprises ont subi, coup sur coup, les aléas liés au Covid-19, puis la hausse brutale du prix de l’énergie. Sans compter que les modèles étaient à inventer. « Dans l’agriculture urbaine, nous sommes tous différents. On a l’impression de défricher un métier qui n’existe pas », témoigne Amela du Bessey, cofondatrice de BienElevées, une start-up productrice de safran sur les toits-terrasses.

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