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Libération
L'édito d'Alexandra Schwartzbrod

Education : deux claques et au lit, vraiment ?

Alors que les débats autour de l’éducation des enfants refont une énième fois surface, «Libération» s’est penché sur les méthodes prônées par deux figures médiatiques du moment, dont les oppositions se cristallisent autour du concept d’éducation positive. Et si on laissait les parents respirer ?
par Alexandra Schwartzbrod
publié le 21 juillet 2023 à 20h21

Les débats sur l’éducation sont d’éternelles sources de conflits et nombreux sont les parents à chercher en vain la martingale pour réussir l’entrée dans la vie de leurs enfants. Et à culpabiliser en continu sous le feu d’injonctions ou de conseils contradictoires. Ils seraient trop autoritaires, façon IIIe République, blouse grise et coups de règle sur les doigts, ce qui est mal ; ou trop laxistes, cédant au moindre pleur et n’imposant aucune limite, ce qui est très mal ; parfois même les deux alternativement et là, c’est très très mal. Le débat a rebondi ces derniers temps sous l’impulsion de deux personnalités prônant dans les médias deux approches antinomiques, la psychothérapeute Isabelle Filliozat, adepte de l’éducation positive, c’est-à-dire bienveillante envers l’enfant, et la psychologue Caroline Goldman (fille de Jean-Jacques) qui prône – notamment sur France Inter où elle officie chaque matin depuis le 1er juillet – le retour des nécessaires limites à imposer aux enfants. Débat passionnant et infini que les émeutes en banlieue ont encore avivé quand Emmanuel Macron a semblé rejeter la responsabilité du déchaînement de violence des jeunes sur les parents censés «les garder au domicile» ou quand le préfet de l’Hérault a donné sa recette pour calmer les émeutiers : «deux claques et au lit», ce qui nous paraît un peu court. «C’est ce que faisaient nos grands-parents», a justifié Hughes Moutouh (on en revient à la IIIe République), qui semble donc n’avoir pas compris qu’on était en 2023. Dans cette baston, ne comptez pas sur nous pour choisir un camp. Non pas que nous nous défilions mais chacun sait qu’un parent aimant fait d’abord comme il le peut, coincé entre ses propres névroses, sa vie amoureuse et sa vie professionnelle, qu’il fait forcément des erreurs et que ce n’est pas toujours un drame. Il est donc bon et sain que les points de vue continuent à se confronter, sans verser dans le caricatural, afin que chacun puisse puiser ce qui lui correspond et ce dont il a intuitivement besoin.

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