Stage ou apprentissage : les chemins de l’alternance

Stage ou apprentissage : les chemins de l’alternance

L’enseignement par alternance, qui combine périodes en entreprise et en établissement de formation, présente de nombreux avantages, dont celui d’acquérir des compétences et de l’expérience professionnelle tout en préparant une qualification ou un diplôme. Mais entre l’élève stagiaire en MFR et l’apprenti, les statuts diffèrent.

Dans le cadre de leur formation initiale, les jeunes peuvent choisir la voie de l’alternance. Ils partagent ainsi leur temps de formation entre l’établissement de formation, pour la théorie, et l’entreprise, pour la pratique. Ce dispositif offre aux candidats l’opportunité d’acquérir des compétences et de l’expérience professionnelle, tout en préparant une qualification ou un diplôme qui débouche rapidement sur un métier. Le diplôme obtenu en formation par l’alternance est strictement le même que celui obtenu en formation initiale classique. Mais l’expérience professionnelle acquise dans ce type de formation constitue un véritable atout sur un CV, puisque le jeune met directement en application les enseignements reçus en centre de formation.

Dans l’enseignement agricole, deux systèmes distincts d’alternance coexistent : le stage et l’apprentissage. Les Centres de formation d’apprentis (CFA) sont axés sur l’apprentissage, tandis que les Maisons familiales rurales (MFR) proposent des formations en alternance par voie scolaire ou par apprentissage. Cette dernière option est possible dans les MFR disposant d’antennes CFA (MFR-CFA).

À noter d’ailleurs qu’il existe des CFA dits « hors murs » ou « sans murs » qui n’accueillent pas les étudiants dans leurs locaux pour les former, mais qui confient la pédagogie à des organismes de formation partenaires. C’est le cas des Ifria, un réseau de centres de formation dédiés à la filière agroalimentaire.

L’apprenti : un salarié à part entière

L’apprentissage est ouvert aux jeunes de 16 à 29 ans (sauf exceptions) souhaitant décrocher un diplôme ou un titre à finalité professionnelle enregistré au répertoire national des certifications professionnelles (RNCP). De nombreux diplômes, du CAP agricole jusqu’au niveau ingénieur, peuvent se préparer par la voie de l’apprentissage. Seule condition sine qua non pour le candidat : trouver une entreprise et conclure un contrat d’apprentissage avec l’employeur. Il peut être signé dans le cadre d’un CDD (de 6 à 36 mois) ou d’un CDI.

L’apprenti possède le statut de salarié d’entreprise et, à ce titre, dispose des mêmes droits que tous les salariés. Il répond aussi aux mêmes obligations (horaires de travail, congés payés…). L’apprenti perçoit un salaire déterminé selon un pourcentage du Smic (de 27 à 100 %), dont le montant varie en fonction de son âge, de sa progression dans le cycle de formation ainsi que des dispositions contractuelles ou conventionnelles appliquées dans l’entreprise.

L’élève stagiaire sous statut scolaire

Dans les MFR, l’alternance peut prendre la forme de l’apprentissage (lorsqu’il s’agit d’une MFR-CFA) ou de la voie scolaire. Dans ce cas, les MFR proposent aux élèves, de la 4e jusqu’au niveau BTSA, de réaliser une partie de leur formation en MFR et l’autre partie en entreprise, en tant que stagiaire. Souvent, l’alternance repose sur un rythme de deux semaines en MFR/deux semaines en entreprise.

Contrairement à un apprenti, un élève de MFR inscrit dans une formation scolaire par alternance n’est pas un salarié. Lorsqu’il est en stage, il demeure sous statut scolaire, ce qui signifie qu’il n’est pas lié à l’entreprise par un contrat de travail. En revanche, sa période en entreprise fait bien l’objet d’une convention obligatoire précisant les engagements et les obligations de chacune des parties.

L’élève stagiaire reçoit obligatoirement une gratification dès que la durée du stage dépasse trois mois, même non consécutifs, sur l’année scolaire (deux mois pour les BTSA).

— Aude BRESSOLIER (Tribune Verte 3015)

Zoom : ACQUÉRIR UNE QUALIFICATION PROFESSIONNELLE RECONNUE AVEC LE CONTRAT PRO

Tout comme le contrat d’apprentissage, le contrat de professionnalisation est un type de contrat de travail qui conjugue formations théorique et pratique, dans un établissement d’enseignement et dans une entreprise. Il poursuit le même objectif de formation, mais avec des modalités d’application spécifiques. Conclu entre un employeur et un salarié, le contrat de professionnalisation permet l’acquisition d’une qualification professionnelle (diplôme, titre, certificat de qualification professionnelle…) reconnue par l’État et/ou la branche professionnelle.

Sachant qu’il vise à l’insertion ou au retour à l’emploi des jeunes et des adultes, il s’adresse à différents  publics : des jeunes âgés de 16 à 25 ans (qui peuvent ainsi compléter leur formation initiale), des demandeurs d’emploi âgés de 26 ans et plus, des bénéficiaires du revenu de solidarité active, de l’allocation de solidarité spécifique ou de l’allocation aux adultes handicapés et des personnes ayant bénéficié d’un contrat aidé (contrat unique d’insertion). Le contrat de professionnalisation peut être établi dans le cadre d’un CDI ou d’un CDD, de 6 à 12 mois, voire 36 mois suivant les cas. Il peut comporter une période d’essai (mentionnée dans le contrat), être à temps partiel et être renouvelé une fois (sous certaines conditions). En tant que salarié à part entière, il bénéficie des mêmes conditions de travail que les autres salariés, dans la mesure où les dispositions ne sont pas incompatibles avec les exigences de la formation. Le montant de la rémunération varie entre 55 % et 100 % du Smic en fonction notamment de l’âge du bénéficiaire et de son niveau de formation.

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