"Dans les entretiens de recrutement, c’est systématique, confie ce DRH d’une entreprise de conseil qui préfère rester anonyme. Les candidats commencent toujours par demander combien de jours de télétravail sont instaurés dans l’entreprise." De fait, dans les entreprises aux process largement digitalisés après la crise sanitaire liée à l’épidémie de Covid-19, les salariés ne veulent plus venir au bureau tous les jours. Et ce, même si de nouvelles solutions, flex-office ou mise à disposition d’espaces de coworking, leur sont proposées.
Le rapport Returning for Good d’Unispace Global Workplace Insights, qui reprend les résultats d’une enquête approfondie réalisée auprès de 9.500 employés et 6.650 chefs d’entreprises de plus de 50 salariés dans 17 pays, révèle que 76% des employeurs français s’attendent à ce que les employés soient présents au bureau quatre jours par semaine minimum, tandis que seuls 37% des employés sont satisfaits de cette configuration. "En pratique, les habitudes et les mentalités n’ont pas évolué aussi rapidement et les entreprises doivent revoir et adapter leur organisation", estime Laurent Soulat, directeur régional chez Unispace.
Un bureau individuel contre plus de présence
D’après 62% des employeurs, le travail hybride a renforcé les attentes des employés français en matière de rémunération et d'avantages sociaux. Mais, surtout, les salariés sont 85% à indiquer qu’ils seraient plus enclins à venir en présentiel s’ils disposaient d’un bureau attitré. "Or bon nombre d’entreprises envisagent le télétravail comme une manière de baisser leurs coûts en réduisant les surfaces de bureaux", note Laurent Soulat.
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Mais pour les managers, une question se pose: comment concilier télétravail et évolution de carrière? Dans cette enquête, 80% des employeurs indiquent en effet que les perspectives d’évolution et d’augmentation de salaire sont limitées pour les personnes travaillant de façon hybride. "Les entreprises vont devoir trouver des solutions pour s’adapter à cette demande de flexibilité tout en continuant à se développer, notamment pour les métiers où les collaborateurs apprennent beaucoup par l’observation et par capillarité, estime-t-il. Ce sont les fonctions de middle management qui souffrent le plus".
Parmi les solutions proposées, "il faut reconfigurer les espaces et améliorer leur adaptabilité, avec plusieurs fonctions possibles pour un même espace, afin que les collaborateurs se les réapproprient au fur et à mesure, ou puissent s’isoler si nécessaire".