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L’alarmante consommation de nicotine chez les sportifs de haut niveau

Une étude publiée dans la revue « Sports Medicine » démontre que l’usage de la nicotine chez les sportifs est plus élevé que dans la population générale. La piste du snus, connue pour sa popularité dans certaines disciplines, est évoquée.

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Publié le 13 juillet 2023 à 10h00, modifié le 14 juillet 2023 à 00h41

Temps de Lecture 4 min.

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Le gardien de but de Newcastle Mark Gillespie, ici à Londres, avant d’affronter Crystal Palace, le 23 octobre 2021, a été surpris quelques mois plus tard en train de consommer du snus en plein match.

La phrase « Mens sana in corpore sano » (« un esprit sain dans un corps sain ») a encore pris du plomb dans l’aile. De la nicotine plus exactement. « Il s’agit de la deuxième substance psychoactive la plus consommée au monde, après la caféine », précise le chercheur italien Thomas Zandonai, de l’université Miguel-Hernandez d’Elche (Espagne). Avec sa collègue Ana Maria Peiro et Toby Mündel, professeur à la Brock University (Canada), cet expert des substances non contrôlées par les organisations antidopage a publié, en février, l’étude la plus exhaustive à ce jour sur la consommation de nicotine dans le sport de haut niveau.

« On savait déjà que l’environnement des sportifs n’était pas sain, mais les résultats sont très préoccupants, explique le chercheur. Nous avons analysé près de 61 000 échantillons d’urine émanant de contrôles antidopage effectués par Francesco Botre, le directeur du laboratoire antidopage de Rome, sur des athlètes de toutes nationalités lors de compétitions internationales qui se sont déroulées entre 2012 et 2020 en Italie. Quatre-vingt-dix disciplines sont concernées. Or sur cette période de neuf ans, un échantillon sur cinq était positif à la nicotine. Le taux de positivité à la nicotine était de près de 23 %, quand il n’est que de 20 % en population générale. »

Sur le podium des accros à la nicotine, le baseball arrive en tête (63 % d’échantillons positifs), devant l’haltérophilie (43 %), le hockey sur glace (42,5 %), le football américain et l’équitation (42 %), le handball (40 %), soit un taux de nicotine entre deux et trois fois plus élevé que dans la population générale. Pas vraiment de surprise : la plupart des sportifs de ces disciplines, notamment celles venues d’Amérique du Nord – l’Italie compte une ligue professionnelle de baseball –, étant déjà connus pour leur haut niveau d’addiction à cette substance. Cependant, pour les chercheurs, « il est étonnant d’observer une telle positivité dans des sports avec une demande métabolique élevée, comme le handball, le volley-ball [36 %], le rugby [32 %] ou encore le basket-ball [29 %] ».

Parmi les résultats particulièrement alarmants et qui représentent un fait nouveau aux yeux des chercheurs : sur plus de 20 000 tests effectués sur les footballeurs, soit un tiers des échantillons, le taux de nicotine atteint 29 %.

« Il ne s’agit pas de tabagisme passif »

Comment interpréter ces chiffres ? « Nos recherches ne sont pas en mesure de déterminer le mode d’administration de la nicotine retrouvée dans les urines. Mais il est clairement établi qu’il ne s’agit pas de tabagisme passif et que, quel que soit le support, c’est la nicotine le problème », répond Thomas Zandonai.

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