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Najoua Ferréol, coordinatrice d’intimité, prend soin du bien-être des acteurs sur les tournages

« Les nouveaux métiers de la culture » (4/5). Appelée pour superviser, sur les plateaux de cinéma, des scènes de sexe simulé, cette indépendante intervient pour éviter tout malaise entre les comédiens.

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Publié le 17 août 2023 à 05h00, modifié le 17 août 2023 à 10h58

Temps de Lecture 4 min.

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Retrouvez tous les épisodes de la série « Les nouveaux métiers de la culture » ici.

Quarante ans après la sortie du film Le Dernier Tango à Paris (1972), Bernardo Bertolucci, son réalisateur, a reconnu avoir dirigé une scène de sodomie sans le consentement de l’actrice Maria Schneider. La comédienne française, décédée en 2011 à l’âge de 58 ans, confiait au journal britannique Daily Mail en 2007 : « J’aurais dû appeler mon agent ou demander à mon avocat de venir sur le plateau, parce que vous ne pouvez pas forcer quelqu’un à faire quelque chose qui n’est pas dans le script. » Sous l’impulsion du mouvement #metoo, apparu fin 2017, Hollywood a créé un nouveau métier pour prévenir les dérives de tournage : la coordination d’intimité. Une pratique qui gagne peu à peu les plateaux de cinéma.

Sur sa plaquette professionnelle, Najoua Ferréol, 56 ans, détaille ce nouveau métier, qu’elle exerce en indépendante depuis deux ans, en mettant en avant son expérience dans le milieu du théâtre et du cinéma : « J’ai été actrice, metteuse en scène, réalisatrice et productrice », écrit-elle. Une diversité de casquettes qui ne lui permet toutefois pas de vivre exclusivement de ce métier. « Les mois où il n’y a pas de travail, je suis serveuse, comme beaucoup de gens dans le milieu », explique-t-elle.

La plupart du temps, Najoua Ferréol est appelée pour superviser des scènes de sexe simulé. Elle intervient quand le scénario prévoit des agressions sexuelles, des baisers, des séquences sexuelles ou même sensuelles, pour éviter que les acteurs ne vivent un moment d’inconfort. Celui-ci peut être suscité par des situations prévues par le script comme par un comportement déplacé, une remarque déstabilisante, un regard intrusif. Selon une enquête publiée en avril par Médiapart, treize comédiennes ont ainsi accusé Gérard Depardieu de violences sexuelles sur des tournages – accusations réfutées par l’acteur de 74 ans.

Chacun fixe ses limites

Alors qu’aux Etats-Unis Amanda Blumenthal, première coordinatrice d’intimité américaine, et Ita O’Brien, qui a inventé le protocole de bonnes pratiques « Intimacy on Set Guidelines », ont développé des formations à distance, Najoua Ferréol pratique le métier en autodidacte. La mobilisation dans la foulée de #metoo « a permis de mettre un mot sur une fonction qui existait déjà à l’opéra, au théâtre, explique-t-elle. Ce qui est nouveau, c’est de le qualifier comme tel, et de l’encadrer ».

A Hollywood, la profession est réglementée par le syndicat SAG-Aftra. « Netflix a accéléré la création du poste en France », affirme Sophie Lainé-Diodovic, directrice de casting et membre du Collectif 50/50, qui œuvre à l’égalité des droits des femmes – leur visibilité, leur statut, leurs salaires, et la lutte contre les agressions sexuelles – dans le monde du cinéma. Pourtant, le métier n’est pas encore inscrit dans la convention collective de la filière. La rémunération journalière d’un coordinateur d’intimité oscillerait entre 450 et 650 euros brut, soit un tarif proche de la journée de travail d’un cascadeur ou d’un assistant à la mise en scène.

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