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Hugo du Plessix, maître d’œuvre version 3.0 des expositions

« Les nouveaux métiers de la culture » (5/5). Cofondateur d’un studio de création numérique, le « curator strategist » de 28 ans gère toute la chaîne de conception d’un événement dans le monde de l’art.

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Publié le 18 août 2023 à 07h00, modifié le 18 août 2023 à 11h02

Temps de Lecture 4 min.

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Retrouvez tous les épisodes de la série « Les nouveaux métiers de la culture » ici.

Son nom était apparu au détour de discussions sur l’acquisition par le Centre Pompidou, en janvier, d’une quinzaine de NFT, des œuvres numériques : il s’agissait d’un jeune chercheur en histoire de l’art multicasquette. Rendez-vous fut pris avec Hugo du Plessix pour savoir s’il exerçait un nouveau métier de la culture. « Oui, je dirais “curator strategist” », répond d’emblée le jeune homme de 28 ans à la terrasse d’un café parisien du Marais, à mi-chemin entre ses deux projets du moment : une mission pour le Musée national d’art moderne et une exposition à L’Avant Galerie Vossen, spécialisée dans les cultures numériques.

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« C’est un nom un peu barbare, admet-il, mais c’est celui qu’a récemment imaginé la Serpentine, le centre d’art contemporain de Londres, en créant son pôle arts et technologie. Il désigne une équipe de commissaires d’exposition qui réunit des compétences habituellement disjointes : concevoir des expos, mais aussi rassembler les budgets en trouvant des partenaires, gérer la production des œuvres et la communication. » Si Hugo du Plessix se reconnaît dans la formule – qu’il traduirait par « curateur chef de projet » −, c’est qu’il combine lui-même le travail de recherche avec la gestion d’un studio de création numérique. Studio qu’il a cofondé après avoir fait le constat que le métier de conservateur de musée était en pleine mutation : « On assiste à une certaine flexibilisation et à une évolution des aptitudes requises », précise-t-il.

Le curateur indépendant n’a ainsi pas choisi la voie classique du concours de conservateur du patrimoine pour se professionnaliser. C’est pourtant la rencontre avec une conservatrice en chef qui lui donne la vocation : Annette Haudiquet, alors à la tête du MuMa, le musée d’art moderne du Havre, lorsqu’il intègre une licence de politique asiatique comparée de Sciences Po Paris, sur le campus de la ville. L’envie de faire ce métier est là ; il part néanmoins un an à Hongkong travailler dans des labels de musique. A son retour, il s’inscrit en master de communication, toujours à Sciences Po Paris, où il a pour professeur d’initiation à l’histoire de l’art Laurent Le Bon, à l’époque président du Musée Picasso, aujourd’hui du Centre Pompidou, et qui deviendra un interlocuteur décisif dans ses choix.

Réflexion sur les « narrations »

S’il monte un festival étudiant de hip-hop, Hugo du Plessix s’oriente alors résolument vers le monde de l’art à travers des stages : à la communication de la Fondation Louis Vuitton, puis à la programmation de la semaine d’ouverture des Rencontres d’Arles, où il goûte à sa première expérience de commissariat. Puis achève son master par un stage au studio du plasticien argentin Tomas Saraceno, à Berlin, où il est embauché et restera deux ans – ils sont alors soixante à œuvrer pour l’artiste. « Dans un gros studio comme ça, toutes les compétences sont rassemblées, du travail des matériaux jusqu’au commissariat et à la com sur les réseaux sociaux », explique-t-il. Lui a intégré l’équipe recherche & stratégie, qui doit réfléchir aux lieux d’exposition et aux « narrations » proposées. Cette expérience lui donne envie de monter son propre studio pour l’« agilité » qu’une telle organisation du travail permet.

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