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Le calvaire solitaire de Pap Ndiaye, porte-voix de l’antiracisme au gouvernement

« Aucune » amertume, mais de la « déception » et de la « tristesse ». L’ancien ministre de l’éducation, tout juste nommé ambassadeur auprès du Conseil de l’Europe, revient, pour « Le Monde », sur ses quatorze mois au gouvernement, parmi les plus « âpres » de son existence.

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Publié le 04 août 2023 à 05h05, modifié le 30 août 2023 à 19h53

Temps de Lecture 9 min.

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Pap Ndiaye, à la fin de son discours de passation des pouvoirs au ministère de l’éducation, à Paris, le 20 juillet 2023.

Il a donné rendez-vous aux Chics Types, brasserie parisienne du 19e arrondissement, à un jet de pierre de son appartement. Lunettes embuées par l’humidité d’un début août aux allures automnales, Pap Ndiaye a quitté le costume encombrant du ministre de l’éducation nationale pour la tenue plus décontractée de l’universitaire qu’il est redevenu. Son départ du gouvernement, le 20 juillet, il le sait, est un « trophée de chasse » pour l’extrême droite et la droite. Pendant les quatorze derniers mois, parmi les plus « âpres » de son existence, a-t-il confié lors de son départ de l’hôtel de Rochechouart, ces « forces obscures » n’ont cessé de critiquer ce qu’il était, davantage que ce qu’il faisait, le dépeignant en « wokiste » ou en « indigéniste ». Une « avanie pesante », avait-il confié au moment de la passation des pouvoirs à son successeur, Gabriel Attal. Un « pur politique », décrit-il sans s’épancher.

Lire aussi notre décryptage : Article réservé à nos abonnés Pap Ndiaye quitte le gouvernement, la faillite d’un symbole

L’ancien directeur du Musée de l’histoire de l’immigration n’affiche aucune amertume. « Aucune », souligne-t-il. Avant de quitter Paris pour quelques jours dans le Cotentin, il s’affaire, avec sa famille, à préparer son prochain déménagement pour Strasbourg, où il occupera la fonction d’ambassadeur auprès du Conseil de l’Europe. « D’autres engagements m’attendent », s’enthousiasme-t-il.

Il y a pourtant bien de la « déception » et de la « tristesse » chez l’homme. Il l’admet. L’aventure politique s’achève si vite. Si mal. Ce n’est que quelques heures avant l’annonce officielle d’un remaniement qui ne véhiculera aucun message idéologique que la première ministre, Elisabeth Borne, l’a appelé. « Il nous faut un cogneur », justifie l’ancienne préfète, une pragmatique déterminée à « délivrer », dans un souci permanent d’« efficacité ».

Trop réservé, trop nuancé, trop détesté par une droite avec laquelle le gouvernement, handicapé par une majorité relative à l’Assemblée, tente désespérément de pactiser, Pap Ndiaye doit s’effacer, comme pris de vitesse par l’époque. Emmanuel Macron l’a déjà presque oublié quand, dans un entretien au Figaro Magazine daté du 4 août, il vante la mission de Gabriel Attal, chargé, dit-il, de prolonger le « formidable bilan » de son prédécesseur Jean-Michel Blanquer, faisant la part belle à l’« autorité des savoirs ».

« Ce n’était pas son instant », résume Laurent Marcangeli, chef du groupe des députés Horizons à l’Assemblée nationale. « Son départ est la chose la plus injuste de ce remaniement », déplore Sacha Houlié, élu (Renaissance) de la Vienne et président de la commission des lois, dénonçant le « procès en sorcellerie » intenté à l’historien. « Nous souffrons énormément du temps instantané. L’école, c’est du temps long. Ce n’est pas un fait divers », tente l’ancien ministre.

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