Des outils numériques gratuits et souverains pour les établissements

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Depuis fin mars, le ministère de l’Enseignement supérieur offre gratuitement aux établissements d’enseignement supérieur des solutions numériques souveraines, parmi lesquelles figure l’outil de classes virtuelles BigBlueButton. L’objectif ? Garantir des usages qui répondent aux enjeux de souveraineté et de sobriété numérique.

La crise du Covid-19 a rapidement fait basculer les pratiques d’enseignement dans le numérique. Mais dans l’urgence, les établissements de l’enseignement supérieur se sont tournés vers des solutions immédiatement mobilisables : les outils américains Zoom et Microsoft Teams. Au regard des enjeux de souveraineté et de sobriété numérique que ces outils soulèvent, le ministère de l’Enseignement supérieur propose, depuis fin mars, de mettre gratuitement à disposition de tous les établissements qui le souhaitent des solutions numériques souveraines. Il s’agit de la solution de classes virtuelles BigBlueButton, l’outil Jitsi pour les webinaires visant de grandes cohortes d’étudiants, la plateforme de VOD Esup-Pod, une solution de tableaux de bord pédagogiques conçue par l’Université d’Avignon et un outil d’aide aux examens à distance.

Des solutions open source

« Le point de départ de notre initiative est le constat, que nous avons fait à l’automne 2020, qu’il n’existait pas de solution de classes virtuelles souveraine pouvant répondre aux demandes des établissements. En discutant avec leurs représentants, nous avons décidé de créer des solutions en open source, souveraines et facilement appropriables par les acteurs universitaires », explique Anne-Sophie Barthez, directrice générale de l’enseignement supérieur et de l’insertion professionnelle. Selon elle, trois ans après le début de la crise sanitaire, la précipitation a laissé la place à une prise de conscience des enjeux de protection des données. Par ailleurs, pour coller au mieux aux besoins des enseignants, le ministère a associé les établissements (DSI, VP numériques…) à la construction de ces solutions. « Par exemple, la solution Esup-Pod était déjà utilisée par une cinquantaine d’universités. Ici comme ailleurs, nous repérons ce qui fonctionne sur le terrain et nous proposons de l’essaimer », ajoute-t-elle.

Un enjeu également technique

Il reste à savoir si la prise de conscience des enjeux de souveraineté peut l’emporter sur l’aisance d’utilisation des solutions américaines, qui restent difficiles à concurrencer en matière de niveau de service. « L’inconnue demeure la capacité des établissements à opérer un changement d’habitudes auprès de leurs équipes pédagogiques. Nous souhaitons en tout cas leur donner le temps de se saisir de ces solutions. Nous réaliserons ensuite une enquête, dans quelques mois, pour mieux mesurer les changements d’usage et dresser un bilan de l’appropriation de ces outils », indique Anne-Sophie Barthez. En attendant, le ministère s’appuie sur l’expertise de la DNE, qui opère la solution BigBlueButton, afin que celle-ci puisse supporter les montées en charge en cas d’usage massif de la plateforme. La gouvernance du projet est, quant à elle, assurée par un comité de pilotage qui se réunit mensuellement et qui regroupe notamment la DGESIP, France Universités, l’association des vice-présidents en charge du numérique, l’Association nationale des services TICE et audiovisuels de l’enseignement supérieur et de la recherche (ANSTIA) ou encore l’Université Numérique.

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