Ces (rares) profs qui sont tentés de signer le "pacte enseignant"

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Ces (rares) profs qui sont tentés de signer le "pacte enseignant"

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Les professeurs ayant signé le pacte enseignant ne se bousculent pas
Les professeurs ayant signé le pacte enseignant ne se bousculent pas
© AFP - Léo Pierre / Hans Lucas

Le sujet risque de créer des tensions dans les salles des professeurs. Certains enseignants sont attirés par le pacte enseignant mais ils sont minoritaires et risquent de s’attirer les critiques alors que les principaux syndicats rejettent ce nouveau dispositif.

Ce dispositif prévoit de mieux rémunérer des heures supplémentaires si le professeur s’engage sur l’année à effectuer des remplacements de courte de durée de ses collègues absents, et certaines missions en plus de ses heures habituelles. Le pacte enseignant est simplement une façon de "travailler plus pour gagner plus", dénoncent les syndicats. Mais certains professeurs sont sensibles à cet argument financier en raison de la faiblesse des salaires.

Nous avons contacté plusieurs d'entre eux, qui souhaitent rester anonymes tant le sujet est délicat.

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Des missions intéressantes (et d'autres moins)

Dans le lycée de Baptiste, par exemple, les volontaires ne se bousculent pas : seuls 3 enseignants sur 30 sont tentés, comme lui, de signer le fameux pacte. Mais ce professeur voudrait pouvoir choisir.

"Parmi les différentes missions qui sont proposées dans le pacte, il y en a qui concernent par exemple ce qu'on appelle les 'stages réussite'", qui consistent "à proposer en amont de la rentrée scolaire ou pendant les vacances scolaires des stages d'une ou deux journées pour des élèves qui ont besoin de consolider leurs acquis ou de réviser certains domaines. Ça, ça m'intéresserait par exemple."

"Par contre", poursuit-il, "les missions de remplacement en courte durée, qui sont aussi proposées dans le pacte, je ne le signerais pas, parce que je ne vois pas comment ça peut fonctionner. C'est une rustine sur un problème beaucoup plus compliqué."

Remplacements, heures sup : "On le faisait déjà avant"

La plupart des enseignants prêts à accepter le pacte font déjà des heures supplémentaires. C’est le cas de Mustapha qui fait du soutien scolaire et assure déjà des remplacements. "Moi, par exemple, je suis prof de math. Si je suis absent, je demanderai à mes collègues profs de math s'ils peuvent me remplacer, pour que les élèves ne restent pas dehors : donc c'est déjà notre politique dans mon collège. On le faisait déjà avant, mais on était pas rémunérés pareil. Pour nous, ça ne change pas grand-chose, en fait, c'est juste le nom qui change, 'le pacte'."

Mustapha a fait ses calculs, il gagnera 5% de salaire en plus, c’est moins que les 10% promis par le gouvernement, mais selon lui, c’est toujours bon à prendre.

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