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Disparition des épreuves de mars : la fin d’un pilier du « bac Blanquer », qui peine encore à trouver son sens

Les épreuves de spécialité au mois de mars devaient permettre de faire figurer deux notes du baccalauréat dans la plate-forme d’orientation vers le supérieur Parcoursup. En les déplaçant au mois de juin, le ministre, Gabriel Attal, satisfait le milieu éducatif, sans résoudre les problèmes de fond.

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Publié le 27 août 2023 à 21h27, modifié le 28 août 2023 à 10h36

Temps de Lecture 4 min.

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Des lycéens passent l’épreuve de philosophie du baccalauréat, à Strasbourg, en juin 2019.

Le nouveau ministre de l’éducation l’a confirmé dimanche 27 août au « 20 heures » de TF1 : les épreuves de spécialité du baccalauréat, prévues en mars par la réforme Blanquer, du nom de l’ancien ministre d’Emmanuel Macron, reviennent au mois de juin. « Il faut garder ce qui fonctionne et enlever ce qui ne fonctionne pas », a assumé Gabriel Attal, en relevant « un absentéisme qui a explosé et une démobilisation [des lycéens] au troisième trimestre » avec le précédent calendrier. Une décision saluée par les syndicats et jugée « pragmatique » par de nombreux observateurs du système éducatif, devant l’échec manifeste de la session 2023.

A la suite de trois sessions annulées ou perturbées par l’épidémie de Covid-19, les épreuves ont eu lieu en mars pour la première fois au printemps : « un carnage », résume sans détour Bruno Bobkiewicz, secrétaire général du SNPDEN-UNSA, syndicat majoritaire des chefs d’établissement, qui défendait le retour des épreuves en fin d’année. « L’idée de départ était de faire évoluer le baccalauréat pour lui redonner du sens, poursuit ce proviseur parisien. Mais le calendrier n’a pas fonctionné, et il faut qu’on l’assume. Ce n’est pas un déshonneur de revenir dessus. »

Près de six ans après la présentation du « bac Blanquer », comment en est-on arrivé à ce détricotage en règle ? Dans la communauté éducative, on évoque un péché originel, qui tient à la définition même de l’examen.

Examen passerelle et rite de passage

Dans le projet présidentiel d’Emmanuel Macron en 2017, il est surtout question de simplifier un baccalauréat trop lourd en le réduisant à quatre épreuves obligatoires, et de valider les autres disciplines au contrôle continu. Mais, lorsque la réforme est présentée au public début 2018, il est clair que Jean-Michel Blanquer a voulu préserver le symbole, avec une épreuve de philosophie et un grand oral en forme de rites de passage à l’âge adulte, et, « en même temps », créer un examen passerelle vers le supérieur, dans l’objectif de mieux articuler les années qui précèdent le baccalauréat et celles qui le suivent.

C’est pourquoi les épreuves de spécialité sont prévues en mars : à ce stade de l’année, les dossiers ne sont pas encore parvenus dans les universités et il est encore possible de faire remonter les résultats dans Parcoursup, la plate-forme d’orientation dans l’enseignement supérieur. « L’idée de donner du poids au bac en l’intégrant à Parcoursup est en fait arrivée au cours du processus », rappelle Pierre Mathiot, directeur de l’Institut d’études politiques de Lille et architecte de cette réforme.

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