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Le port de l’abaya interdit à l’école : Gabriel Attal clarifie la situation

Les signalements d’atteinte à la laïcité sont en augmentation depuis un an. Le ministre de l’éducation nationale a rendu sa décision sur ce sujet sensible que son prédécesseur, Pap Ndiaye, avait en partie laissée à l’appréciation des chefs d’établissement.

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Publié le 28 août 2023 à 05h30, modifié le 28 août 2023 à 12h41

Temps de Lecture 4 min.

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Le ministre de l’éducation nationale, Gabriel Attal, quitte le conseil régional de Saint-Denis de La Réunion, le 16 août 2023.

Gabriel Attal a tranché. « J’ai décidé qu’on ne pourrait plus porter l’abaya à l’école », a-t-il annoncé lors du journal télévisé de TF1, dimanche soir 27 août. Une « règle nécessaire et juste » pour le nouveau ministre de l’éducation nationale. « Lorsque vous rentrez dans une salle de classe, vous ne devez pas être capable d’identifier la religion des élèves en les regardant », met-il en avant. Gabriel Attal avait déjà affiché une consigne de fermeté auprès des recteurs qu’il avait réunis le jeudi 24 août : « Là où la République est testée, nous devons faire bloc », leur a-t-il affirmé.

Depuis près d’un an, principaux et proviseurs confrontés à des élèves en abayas (robes longues de tradition moyen-orientale, portées au-dessus d’autres vêtements) ou en qamis (tuniques longues pour les hommes) demandent des « consignes claires » pour savoir si oui ou non ces vêtements manifestent ostensiblement une appartenance religieuse, contraire à la loi du 15 mars 2004. Dans une note confidentielle, le Conseil des sages de la laïcité et des valeurs de la République prônait dès juin 2022 la fermeté, « soucieux de ne pas laisser à nouveau les personnels de direction livrés à eux-mêmes », précise Alain Seksig, secrétaire général de l’instance.

Mais Pap Ndiaye, l’ancien locataire de la Rue de Grenelle, ne souhaitait pas trancher. Il avait publié, en novembre 2022, une circulaire pour « accompagner les chefs d’établissement » et expliquer la conduite à tenir pour se déterminer. La question fait débat au sein même de la communauté musulmane, il est vrai. Le Conseil français du culte musulman a affirmé en juin que l’abaya « n’est pas un signe religieux musulman » et d’ailleurs que, « dans la tradition musulmane (…), un vêtement quel qu’il soit n’est pas un signe religieux en soi ».

« Nous ne voulons pas être les arbitres d’une incertitude »

La marge d’interprétation laissée aux chefs d’établissement a pu conduire certains à interdire ces vêtements et d’autres à les autoriser. « Nous ne voulons pas être les arbitres d’une incertitude. Cela peut potentiellement nous mettre en danger, nous qui sommes à la grille de nos établissements chaque matin », soulignait régulièrement Didier Georges, proviseur et secrétaire national du SNPDEN-UNSA, investi sur les questions de laïcité.

Or, depuis un an, les signalements d’atteinte à la laïcité ne font que croître. Ils sont en augmentation de 120 % entre l’année scolaire 2022-2023 et la précédente (4 710 contre 2 167), selon une note des services de l’Etat dont Le Monde a eu copie. Pour la période d’avril à juin, le nombre de contestations s’élève à 1 892. Un chiffre jamais atteint depuis la mise en place de ce comptage, en 2018, à mettre en regard des 12 millions d’élèves que comptait la France en 2022-2023.

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