Cordées de la réussite : un lien plus étroit entre collèges, lycées et IFSI

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Peu connu et encore peu développé dans les IFSI, le modèle d'accompagnement des élèves du secondaire par les étudiants dans le cadre de cordées de la réussite doit se multiplier dans les instituts de formation en soins infirmiers. Deux, au moins, se sont déjà engagés dans  cette démarche.

© Monkey Business Images / ShutterStock

Les cordées de la réussite, qui visent à aider les élèves à mieux préparer leur projet d'orientation et à ouvrir leur horizon professionnel, relient des collèges et des lycées à des établissements d'enseignement supérieur.

Celles qui impliquent des IFSI sont très peu nombreuses. Pour le moment, le site des cordées de la réussite n'en recense que deux, à Reims (depuis deux ans) et Ussel (Corrèze, depuis quatre ans).

Mais il en existe d'autres. Dans son discours sur la refondation du métier infirmier, en mai dernier, l'ancien ministre de la Santé, François Braun, a évoqué aussi celle à laquelle l'IFSI d'Arras (Pas-de-Calais) est relié...

Les cordées concernant des IFSI doivent en tout cas se multiplier. « Je veux que d’ici la rentrée prochaine, nous ayons doublé le nombre d’IFSI impliqués dans une cordée pour la rentrée 2023 », a affirmé alors François Braun, qui tenait à ce que tout le territoire soit couvert par une cordée de ce type, d'ici 2024, avec au moins un IFSI impliqué par groupement hospitalier de territoire.

 

Couvrir le territoire

Les directrices des deux IFSI répertoriés ont accepté sans hésiter la proposition que le rectorat de l'académie où ils se trouvent leur a faite de participer à une cordée.

Alors que le concours d'entrée en IFSI (et ses prépas) avait laissé la place au recrutement des étudiants par Parcoursup, il s'agissait de créer plus de lien avec les enseignants de l'Éducation nationale et de mieux faire connaître le métier d'infirmier aux élèves du secondaire, explique Florence Girard, directrice de l'IFSI/IFAS du centre hospitalier de Haute-Corrèze.

Il n'existe pas de cadre de fonctionnement précis pour les cordées mais elles ont toutes en commun de mettre en relation des élèves du secondaire avec des étudiants du supérieur en privilégiant une relation très horizontale, entre jeunes.

« On s'imagine qu'il s'agit de faire découvrir ce que l'on fait mais il s'agit en fait de mettre en contact les élèves avec des étudiants pour les aider à formuler leur projet d'études supérieures », insiste Caroline Joly, directrice de l'IFSI du CHU de Reims.

Cet institut est tête de cordée, c'est-à-dire qu'il travaille avec des établissements d'enseignement supérieur partenaires des secteurs paramédical, social, agricole, informatique, etc.

Les actions de cette cordée se déclinent autour du thème « savoir s'orienter », que ce soit dans le temps, l'espace ou un projet de formation, indique Caroline Joly. Elles se sont déroulées en 2022-2023 sur cinq journées complètes alliant des ateliers pour découvrir un métier (celui d'infirmier lors de la première journée et celui des autres partenaires), un message de santé publique et une activité culturelle ou ludique.

Des moments susceptibles de favoriser les échanges entre élèves et étudiants, sur les métiers mais aussi sur la vie d'étudiant en général. Dans cette cordée rémoise, 12 ESI première et deuxième année, quatre étudiants en Institut de formation de masso-kinésithérapie et quatre étudiants en institut de formation de manipulateurs en électroradiologie médicale accompagnent 50 à 70 élèves (5 à 6 chacun) sur leur temps de stage.

 

Liberté d'organisation

À Ussel, la cordée est centrée sur le métier infirmier. « Il y a des temps d'information auprès des classes (de collèges et de lycées, NDLR) puis de manière plus ciblée auprès des élèves qui sont intéressés par la formation infirmière, avec des temps d'échanges autour d'ateliers organisés par les lycées ou les journées d'immersion à l'IFSI, indique la directrice de l'IFSI corrézien. Cette année nous allons essayer d'organiser un temps d'observation sur les terrains de stage. »

Ce sont les ESI de deuxième année qui imaginent les actions de la cordée et accompagnent les élèves (27 de terminale l'année dernière). Il y a deux ans chaque ESI a « tutoré » spécialement un ou deux élèves.

Il s'agissait, précise Florence Girard, de les accueillir, de faire connaissance avec eux, de leur parler de la formation et de ses exigences, de la culture infirmière, des stages, des relations avec les formateurs... Ce qui a permis aux ESI impliqués de valider une des compétences sur le tutorat, indique la directrice.

Les effets de ces cordées pour les élèves et les instituts sont difficiles à évaluer. Les formations présentes sur Parcoursup peuvent retenir la participation des élèves à une cordée parmi les critères d'analyse et de classement des dossiers.

 L'année dernière, elle a constitué un facteur positif d'orientation pour une part importante des élèves concernés. Ce n'est pas le but direct de ces cordées mais deux élèves ayant participé à celle de l'IFSI d'Ussel y étudient désormais.

Selon Caroline Joly, les élèves qui participent gagnent en tout cas en assurance. « Au début de l'année, observe-t-elle, ils sont tout timides et au fur et à mesure des rencontres, on sent une complicité qui se développe ».

Géraldine Langlois

 

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