C’est la rentrée et votre petit ado vous tanne depuis cet été pour avoir un portable et pouvoir faire «comme ses copains» (chez qui c’est mille fois mieux que chez vous, évidemment). Alors qu’il entame le collège, vous commencez à vous demander si vous n’allez pas céder : après tout, ce serait plus rassurant de pouvoir le joindre, d’autant plus que cette année, il fera de longs trajets seul pour se rendre en classe ou à ses activités. Mais ce qui est devenu si répandu est-il nécessairement inoffensif ? Faut-il vraiment équiper son enfant si jeune, si vite, pour s’éviter des angoisses ?

Cécile Tricot-Read, psychologue à Clichy (Hauts-de-Seine), est mère de deux enfants. Mélisandre (1), 12 ans, entre en cinquième cette semaine, et la mère a elle fait le choix difficile de ne pas équiper sa fille du tout. Zéro portable. Une décision mûrie et discutée avec elle depuis des années, bien avant l’arrivée au collège : «On a toujours argumenté en ce sens. Pour moi, c’est évident que c’est un outil qui rassure d’abord les parents avant d’être une nécessité pour l’enfant. Maintenant, il reste à savoir si on tiendra sur la durée, jusqu’en quatrième ou pas.» Pour cette famille, la principale inquiétude reposait sur le pouvoir d’attraction du téléphone. Comment lutter contre l’excitation que procure un tel objet par rapport à toutes les choses banales et répétitives de la vie, devoirs et tâches ménagères en tête ? «Le mobile génère d’énormes conflits potentiels. Mais le fai