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Réformes : comment l'école supplante l'économie

Considérant que « le contrat est rempli sur l'économie », Emmanuel Macron veut innover, réformer et se réinventer sur l'éducation. Tâche immense.

Cécile Cornudet
Cécile Cornudet (Dessin Kim Roselier)

Par Cécile Cornudet

Publié le 3 sept. 2023 à 17:25Mis à jour le 3 sept. 2023 à 18:03

Comment bouger ? En réunissant les chefs de partis à huis clos, a tenté Emmanuel Macron hanté par l'effacement politique promis à ceux qui ne peuvent pas se représenter. C'est son cas. « Funeste connerie », a-t-il lâché mercredi à ses interlocuteurs. En essayant aussi de se réinventer sur le fond. Le Macron tout éco de ces six dernières années, c'est fini. L'école prend la première place, même si le président est moins identifié sur ces sujets.

« L'impression est que le contrat est rempli sur l'économie, alors que nous n'avons pas répondu à la grande promesse de lutte contre l'assignation à résidence », explique l'un de ses proches. L'école en est le meilleur instrument, ajoute-t-il, d'autant que « nous avons sous-estimé la colère des Français sur le sujet qui a pris la forme d'un renoncement silencieux ».

Pour qui prête l'oreille, la rentrée a changé de tonalité. On démine sur l'économie. Il n'y aura pas de hausse du prix du paquet de cigarette, affirme Elisabeth Borne sur RTL, soucieuse de casser l'idée d'une hausse des taxes et impôts. On innove sur l'éducation, ou du moins on tente de le faire, dans un partage des rôles exécutifs censé embrasser tous les sujets.

L'écran et les profs

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Emmanuel Macron pousse les lignes : l'école de 8 à 18 heures, la formation des profs juste après le bac, les vacances raccourcies. Gabriel Attal veille aux profs, aux enseignements fondamentaux, à la laïcité. Elisabeth Borne prend le sujet par l'angle sociétal. Elle va présenter un plan contre le harcèlement scolaire et interdire les puffs, ces cigarettes électroniques jetables prisées des ados.

L'école n'est pas seulement le nouveau domaine réservé du président, il est le terrain de jeu privilégié d'un exécutif qui veut parler aux familles de leurs problèmes du quotidien (y compris le pouvoir d'achat puisque Gabriel Attal promet une centrale d'achat pour les fournitures scolaires). Et explorer via l'école des champs nouveaux liés à l'évolution de la société. Les élèves passent plus de temps devant un écran que devant leurs profs : comment lutter contre cette concurrence ? se demande Emmanuel Macron .

Dans un premier mandat, un président est happé par les urgences économiques et régaliennes. Emmanuel Macron a l'avantage sur ses prédécesseurs de disposer d'un second mandat pour s'attaquer aux problèmes de l'éducation, vante l'un de ses conseillers. Les besoins sont immenses, il va sans dire.

Mais comment donner aux familles le sentiment que les choses changent vraiment, puisque tel est l'objectif, à données économiques constantes ? Le « contrat » a beau être rempli sur l'économie, il est fragile. La dette et la transition écologique rognent toutes les marges. L'école a été très bien dotée ces dernières années. Priorité politique, elle ne peut plus être la priorité budgétaire.

Cécile Cornudet

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