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Fac et fric

Au Royaume-Uni, des universités «dirigées comme des entreprises»

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Explosion des frais de scolarité, dépendance aux étudiants étrangers, guerre aux «mauvais cursus» : en vingt ans, les facs britanniques ont chamboulé leur mode de fonctionnement et de financement, souvent au détriment des élèves modestes.
par Juliette Démas, correspondante à Londres
publié le 6 septembre 2023 à 7h18

Dans le sud de Londres, les pelouses du campus et la bibliothèque de l’université londonienne Goldsmith sont quasiment désertes, en ce début septembre. Dans quelques jours, elles se rempliront d’étudiants pour la fresher’s week, la semaine dédiée à l’accueil des élèves de première année, qui pourront choisir les clubs et associations qu’ils souhaitent rejoindre, avant d’aller se faire des amis dans d’immenses soirées à thème fluo ou mousse. Car au Royaume-Uni, les universités ont beau être des institutions historiques, certaines précédant la fondation de l’Eglise d’Angleterre ou du Parlement britannique, étudier est d’abord une histoire de sociabilité.

«Quand on va à la fac, à 18 ans, on ne se pose pas plus de questions que ça, on fait juste comme tous les autres !» sourit Carol, 25 ans, qui s’apprête à entrer en master après deux années de césure. Partout dans le pays, les campus sont conçus sur mesure pour une population étudiante qui part pour la première fois loin des parents : remises sur les tarifs de tous les restaurants et salles de sport du coin, salles d’études ouvertes jour et nuit pour réviser, syndicats étudiants qui organisent des sorties… Ceux qui choisissent Goldsmith, reconnue pour ses cursus en arts et en sciences sociales, graviteront autour de New Cross, un quartier réputé pour ses cafés, dans lesquels des flopées de jeunes viennent débattre après les cours, et pour ses pubs qui ont vu défiler les plus grands noms de la Britpop.

Cette parenthè

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