Cette année, Farida Sadat et son fils ne partent pas en vacances. Alexandre rentre en terminale au lycée Janson-de-Sailly, dans le 16e arrondissement de Paris, à la rentrée et va alors commencer à affronter le redouté Parcoursup, plate-forme d’affectation dans l’enseignement supérieur. Alors, pour le jeune de 16 ans, juillet et août sont consacrés à des stages, du bénévolat et des vidéos pour commencer à apprivoiser le fonctionnement de la plate-forme.
Depuis deux ans, Farida Sadat fait partie des délégués des parents d’élèves : la mise en œuvre de Parcoursup « n’a pas de secret » pour elle, rigole la quinquagénaire qui souhaite que son fils mette « toutes les chances de son côté » afin d’entrer en médecine. Sur la plate-forme, c’est donc la rubrique « activités et centres d’intérêt » qui est dans sa ligne de mire. Une rubrique qui remplace l’ancien « CV Parcoursup » et permet aux candidats de renseigner ces activités périscolaires à travers quatre sous-rubriques : « mes expériences d’encadrement ou d’animation », « mon engagement citoyen », « mon expérience professionnelle » et enfin « ouverture au monde ».
Si elle n’est pas obligatoire, elle n’en reste pas moins « valorisée » par les formations, assure le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, sur le site consacré à la plate-forme. Alors, depuis la classe de 2de, Alexandre enchaîne les stages : une journée en pharmacie, une journée à l’hôpital, et puis, à l’été 2022, un service national universel (SNU), effectué à Colmar. Pendant deux semaines, dans un département différent du sien, pour un séjour de « cohésion ». Puis, la deuxième phase du SNU, qui correspond à la réalisation de missions d’intérêt général dans différents domaines (solidarité, santé, environnement) à raison de quatre-vingt-quatre heures au minimum, hors du temps scolaire. « Au début, je l’ai fait pour Parcoursup », admet l’adolescent. « Ma mère m’en a parlé et m’a dit que ça pourrait me faire gagner des points pour mon dossier Parcoursup, alors j’y suis allé, mais au final, ça m’a beaucoup appris », estime-t-il.
Parcoursup est « aussi très angoissant pour les parents », confie Mme Sadat. Pour parer l’incertitude, elle a mis en place un système bien rodé : au-delà des congés d’été, son fils a suivi, à toutes les vacances scolaires depuis la 2de, une prépa privée, Médisup. « C’est forcément un coût important, entre la prépa privée, les heures de cours de mathématiques supplémentaires, je pense que j’ai déjà déboursé 6 000 euros, alors à côté de ça, je fais attention », indique-t-elle, reconnaissant que « cela n’est pas possible pour tout le monde ».
Il vous reste 54.07% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.