Emploi associatif : une hausse plus importante dans la santé et le social que dans le médicosocial

Entre 2018 et 2022, les effectifs du secteur sanitaire et social non lucratif – associations et fondations – ont augmenté de 4%. Un taux qui recouvre des évolutions contrastées : une baisse dans l’aide à domicile, une hausse moindre dans les domaines du handicap et des personnes âgées et une augmentation plus importante dans la santé, l’hébergement social, la protection de l’enfance et les crèches.

Dans les associations et les fondations, le secteur sanitaire et social comptait 1,16 million de salariés en 2022, soit "plus de la moitié des effectifs salariés de l’ensemble privé non lucratif (58%), faisant des solidarités et de la santé le premier employeur des associations et fondations en France". L’Uniopss et l’association Recherches & Solidarités (R&S) ont publié le 5 septembre 2023 la quinzième édition de leur "bilan de l’emploi privé non lucratif sanitaire et social", réalisé sur la base des déclarations à l'Urssaf et à la Mutualité sociale agricole.

Sont comptabilisés en 2022 37.700 établissements employeurs – associations pour 95,5% de ces derniers et fondations pour les 4,5% restants – ayant en moyenne 31 salariés. Les plus gros contingents travaillent dans les domaines du handicap (352.000 salariés), de la santé (181.000),de l'aide à domicile (149.000), des personnes âgées (129.000) et de l'action sociale sans hébergement "non classée ailleurs" (180.000).

Aide à domicile : une baisse de 9% entre 2018 et 2022

En 2018 et 2022, l'emploi sanitaire et social a augmenté de 4,3%, alors que l'ensemble de l'emploi privé non lucratif enregistre une hausse de 6% sur la même période et l'ensemble de l'emploi privé une hausse de l'ordre de 7%. Cette moindre augmentation recouvre des réalités différentes : "Globalement, les effectifs salariés sont en faible hausse entre 2018 et 2022 pour le médicosocial, et en hausse plus forte dans le social et la santé", résument l'Uniopss et R&S. Cette hausse s'élève ainsi à 9% dans la santé, 13% pour l'ensemble protection de l'enfance-jeunesse, 8% pour l'accueil de jeunes enfants (crèches) et 22% pour l'hébergement pour adultes en difficulté. L'augmentation est plus modeste dans les domaines du handicap (+0,7% entre 2018 et 2022) et des établissements pour personnes âgées (+2,9%).

Enfin, l'emploi dans l'aide à domicile privée non lucrative a baissé de 9% sur cette même période, ce qui s'inscrit dans une "baisse continue depuis dix ans", est-il précisé. Ce domaine se caractérise "par un salaire moyen annuel plus faible" que celui de l’ensemble sanitaire et social non lucratif, "en raison notamment des temps partiels plus fréquents (18.800 euros pour 25.400 euros)".

Une hausse plus forte des effectifs en Guyane et en Martinique

Ce bilan comprend une analyse territoriale, avec des données chiffrées par région. Ainsi cinq régions ont plus de 100.000 salariés dans le secteur non lucratif sanitaire et social : l’Île-de-France, l’Auvergne-Rhône-Alpes, les Hauts-de-France, le Grand Est, l’Occitanie et la Nouvelle-Aquitaine. L'Uniopss et R&S ajoutent que la moindre hausse de cet emploi se retrouve dans toutes les régions, à l'exception de la Guyane et la Martinique qui "ont vu leurs effectifs salariés augmenter plus fortement que l’ensemble de l’emploi privé sur leur territoire".