Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Des enseignants racontent leur rentrée : « On a juste envie de faire notre métier. Si l’école tient, c’est tout de même grâce à nous »

Dans les salles des professeurs, l’agacement l’emporte après une rentrée où le président, Emmanuel Macron, et son ministre, Gabriel Attal, ont multiplié les annonces.

Par  et

Publié le 10 septembre 2023 à 06h00, modifié le 10 septembre 2023 à 13h21

Temps de Lecture 5 min.

Article réservé aux abonnés

Emmanuel Macron, au collège Daniel-Argote, à Orthez (Pyrénées-Atlantiques), le 5 septembre 2023.

Ils sont arrivés dans les boîtes mail des directeurs d’école et des chefs d’établissement le jour de la rentrée, lundi 4 septembre : des « flyers » à transmettre aux parents d’élèves pour les informer de « ce qui change pour [leur] enfant » en cette rentrée 2023. Sur ces documents, une liste de mesures politiques annoncées ces derniers mois à tous les niveaux de la scolarité, comme celles concernant la lecture et l’écriture à l’école primaire, le soutien scolaire en 6e, la découverte des métiers au collège, le harcèlement, le remplacement des enseignants dans le second degré, la réforme du lycée professionnel… « Nous vous remercions de bien vouloir le distribuer aux familles, en complément des documents et indications que vous leur diffusez lors de cette rentrée », requiert le mail, signé du ministère de l’éducation nationale.

Les réactions ont été vives. Plusieurs syndicats, comme le SNUipp-FSU ou le SE-UNSA, ont d’ailleurs appelé à ne pas communiquer ce fascicule. Nathalie (les personnes citées par leur prénom n’ont pas voulu donner leur nom) ne décolère pas depuis qu’elle les a reçus. « Il est écrit qu’on va faire plus de tout : plus de lecture, plus d’écriture, plus de mathématiques, plus de sport… Mais le temps scolaire reste le même. On va finir par faire lire nos élèves en courant !, s’emporte cette directrice d’école bretonne. Il faudrait déjà que les politiques prennent conscience de tout ce qu’on fait. »

« Je crois que c’est la première fois que je vois une communication aussi politique et susceptible de contestation », s’étonne aussi Thibaut, professeur d’histoire-géographie en lycée, dans l’académie de Reims. Il a été stupéfait de découvrir que l’augmentation de salaire des enseignants figurait sur ces documents. « Que dit-on aux parents ? Que la qualité du service doit forcément s’améliorer parce qu’on a donné une centaine d’euros en plus aux enseignants, avec des chiffres présentés de manière partielle et sans préciser que ça ne couvre même pas l’inflation de cette année pour la majorité des professeurs ? », s’agace-t-il.

L’exaspération a gagné la profession d’autant plus vite que cette communication institutionnelle s’ajoute à une rentrée politique particulièrement rythmée pour le ministre de l’éducation nationale, Gabriel Attal, et pour le président de la République, Emmanuel Macron, qui ont multiplié les interventions et les annonces ces dernières semaines.

« On se croirait au Café du Commerce ! »

Géraldine a beau entamer sa trentième année en tant que professeure d’histoire-géographie au collège et être « habituée » à voir se cristalliser les attentions politiques et médiatiques sur le rituel de la rentrée scolaire, cette fois, « de fatigue », elle a fini par éteindre la télé et la radio. « Maintenant, c’est chaque jour une nouvelle idée du président pour l’école, on se croirait au Café du Commerce ! », s’énerve-t-elle en évoquant l’une des dernières propositions du chef de l’Etat, formulée face au youtubeur Hugo Travers le 4 septembre et présentée comme « hyper importante » : « Avoir des élèves de 6e qui plantent des arbres dès cette année. »

Il vous reste 60.64% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.