Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Le gouvernement somme les universités de mieux gérer leurs fonds et de contribuer à réduire la dette publique

Sylvie Retailleau a chiffré, vendredi, à un milliard d’euros les réserves financières dormantes des universités, invitées à contribuer à l’effort pour réduire la dette de l’Etat. Quelques jours plus tôt, Emmanuel Macron avait estimé que les universités n’avaient « pas de problèmes de moyens ».

Par 

Publié le 08 septembre 2023 à 19h44, modifié le 09 septembre 2023 à 09h05

Temps de Lecture 4 min.

Article réservé aux abonnés

Sylvie Retailleau, ministre de l’enseignement supérieur, à Paris, le 7 septembre 2023.

Les universités recèleraient-elles quelques richesses cachées ? L’idée, distillée fin 2022 au début de la crise énergétique, quand les montants des factures se sont envolés, a été réitérée par la ministre de l’enseignement supérieur, vendredi 8 septembre. Devant la presse, Sylvie Retailleau a chiffré à 1 milliard d’euros « l’argent public qui dort » dans les fonds de roulement des établissements.

Ces fonds constituent, pour chacune des soixante-douze universités, une réserve financière consacrée aux investissements tels que l’achat de gros équipements pédagogiques ou la rénovation de bâtiments. En pratique, les sommes détenues sont largement convoitées par l’Etat, pour financer la majeure partie des mesures liées au pouvoir d’achat des fonctionnaires.

L’augmentation de 1,5 % du point d’indice – qui sert à calculer le traitement des agents publics – à partir du 1er juillet fait suite à une première hausse de 3,5 %, en 2022, et devrait rester en grande partie non compensée par l’Etat. Ce coup de pouce financier pour les fonctionnaires créera cette année pour les universités une dépense supplémentaire de 400 millions d’euros, selon l’association France Universités, qui rassemble les présidents d’établissement.

« Ce montant ne peut être absorbé par les établissements sans altérer, à court comme à long terme, l’accueil et la formation des étudiants, la recherche et l’innovation, et les projets de décarbonation des campus voulus par le président de la République », ont-ils prévenu. France Universités s’étonne que les établissements soient perçus comme une « variable d’ajustement » par un gouvernement qui « peine à se convaincre que l’enseignement supérieur et la recherche constituent un investissement pour la jeunesse et le pays tout entier ».

Devant l’association réunie en congrès le 30 août, la ministre avait pourtant été « claire », rapporte-t-elle à la presse. « Il y a environ 1 milliard d’euros dans les fonds de roulement, non utilisés et non fléchés », et tout établissement a « la responsabilité de contribuer à réduire la dette », selon Sylvie Retailleau. « C’est ce qui est demandé aux universités. Elles l’ont compris », a-t-elle tranché.

« Elles doivent faire beaucoup mieux »

Les propos de la ministre entrent en résonance avec ceux, très fermes, tenus par Emmanuel Macron quelques jours plus tôt. Face au youtubeur Hugo Travers, le 4 septembre, il avait clairement indiqué que les universités n’étaient pas une priorité budgétaire, car elles n’avaient tout bonnement « pas de problèmes de moyens ». Prenant le contre-pied de plusieurs recherches, telle celle du Conseil d’analyse économique publiée fin 2021, qui actait un sous-financement continuel de l’enseignement supérieur depuis les années 2010, le chef de l’Etat avait même tenu comptables les universités d’une « forme de gâchis collectif », estimant que, « avec leur budget, [elles devaient] faire beaucoup mieux ».

Il vous reste 57.48% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.