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Rentrée scolaire : collèges et lycées restent en proie aux pénuries d'enseignants

Il manque au moins un professeur dans la moitié des établissements du secondaire, selon une étude du SNES-FSU révélée ce lundi. Certaines matières, comme les mathématiques, sont particulièrement touchées.

Au moins un professeur manque à l'appel dans 48 % des établissements du secondaire.
Au moins un professeur manque à l'appel dans 48 % des établissements du secondaire. (JEFF PACHOUD/AFP)

Par Sarah Dumeau

Publié le 11 sept. 2023 à 10:26Mis à jour le 11 sept. 2023 à 19:29

Malgré les promesses du ministre de l'Education nationale Gabriel Attal affirmant qu'il y « aura un professeur devant chaque élève » à la rentrée, le compte n'y est pas. Selon une enquête réalisée par le principal syndicat d'enseignants dans les collèges et lycées, le Snes-FSU, et révélée ce lundi par Franceinfo , il manque au moins un enseignant dans 48 % des établissements du secondaire en France, hors Outre-mer.

« C'est scandaleux de savoir que la France est incapable d'assurer la rentrée dans de bonnes conditions », s'insurge Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, alors que Gabriel Attal doit recevoir les syndicats enseignants mercredi pour le lancement d'une grande concertation sur le métier de professeur.

Disparités géographiques

Cette étude, menée la semaine dernière dans 508 établissements représentatifs, a pour objectif de « faire une photographie à l'instant T » du manque d'enseignants. L'année dernière, 60 % des établissements étaient concernés par ces pénuries, mais l'étude avait été réalisée une semaine plus tôt et avait été arrêtée au 3 septembre. « On peut voir le verre à moitié plein en se disant que ça s'améliore un peu mais la situation reste problématique, une semaine après la rentrée », juge la secrétaire générale du SNES.

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Parmi les académies les plus touchées figure celle de Créteil - qui regroupe trois départements dans l'est de l'Ile-de-France -, où il manque au moins un professeur dans 60 % des établissements. Il manquait également, selon le syndicat, un ou plusieurs enseignants dans 57 % des collèges et lycées d'Orléans-Tours.

Au-delà de ces disparités géographiques, « c'est l'ensemble du territoire qui est touché », souligne Sophie Vénétitay. « Ça veut dire qu'il y a des élèves qui n'ont pas cours dans certaines disciplines et qui prennent du retard », s'alarme-t-elle.

Des annonces sur Facebook

Le SNES pointe les établissements qui recrutent des professeurs sur Facebook, comme un collège des Landes dernièrement, pour ses enseignants de mathématiques et d'espagnol.

Certaines matières sont davantage touchées par les pénuries, selon le syndicat - les mathématiques, les sciences de l'ingénieur et l'anglais. Des disciplines qui ont a du mal à faire le plein lors des concours de recrutement.

A la veille de la rentrée des classes, le ministre de l'Education nationale avait commencé à faire évoluer son discours. « Tous les élèves seront accueillis demain », assurait Gabriel Attal le 3 septembre sur M6, sans plus promettre « un professeur devant chaque classe ».

Un métier pas attractif

Fin août, Gabriel Attal avait aussi assuré que la rentrée s'organiserait « dans de meilleures conditions que l'année dernière » tout en admettant qu'il restait « énormément de progrès à faire » et en promettant « un plan d'attractivité dans les prochains mois ».

Avec cette enquête, le SNES invite ainsi le ministère à balayer devant sa porte et à respecter sa promesse d'avoir un professeur devant chaque élève, avant même de parler du remplacement de courte durée prévu par le pacte enseignant.

Ce dernier, qui prévoit notamment ce remplacement au pied levé lorsqu'un professeur est absent, fait l'objet de vives critiques. « Les retours que nous avons disent que, globalement, les profs ne le prennent pas », assure Sophie Vénétitay.

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Le ministère a indiqué lundi soir qu'il réagirait à l'enquête en fin de semaine, « sur la base de données consolidées ».

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