Découverte

Faire ses études de pharmacie en Belgique : une formation accessible et tout aussi exigeante

L'Université catholique de Louvain à Bruxelles compte plus d'une centaine d'étudiants français en pharmacie.
L'Université catholique de Louvain à Bruxelles compte plus d'une centaine d'étudiants français en pharmacie. © Jean Marc QUINET/REPORTERS-REA
Par Séverine Mermilliod, publié le 08 septembre 2023
1 min

Juste après le bac ou une année de PASS ou de L.AS, des centaines d’étudiants français partent faire leurs études de pharmacie en Belgique. Et pour cause, la filière n’est pas soumise à une forte sélection comme c’est le cas en France. Pour autant, quelques contraintes sont à prendre en compte.

Alors qu’en France en 2022, 1.100 places en filière pharmacie restaient vacantes, des centaines d’étudiants français continuent de s'expatrier chaque année pour faire leurs études… en Belgique. Là-bas, les études de pharmacie durent au minimum cinq ans. D'abord, trois années de bachelier (premier cycle) puis, deux années de master, et l’accès n’est pas conditionné à un concours.

Certains étudiants s’y inscrivent donc après un échec en PASS ou L.AS (parcours spécifique accès santé ou licence avec option "accès santé") en France mais peuvent aussi l'intégrer directement après le bac.

De nombreux étudiants français dans la filière pharmacie en Belgique

"Après avoir fait deux PACES (première année commune aux études de santé, désormais remplacée par le système PASS-L.AS), j’hésitais entre étudier la médecine en Roumanie ou la pharmacie en Belgique", témoigne Alperen, 22 ans, qui s’apprête à entrer en troisième année à l’Université libre de Bruxelles (ULB). "Finalement, une amie installée en Belgique m’a mis en contact avec une étudiante en pharmacie", poursuit-il. Et c'est comme cela que sa décision a été prise.

Ce choix ne l'a d'ailleurs pas beaucoup dépaysé. "En première année, il y avait vraiment beaucoup de Français dans ma promo, j’aurais dit la moitié, et pas beaucoup de belges !" La scolarité de l’ULB le confirme : il "y avait 285 étudiants français inscrits en faculté de pharmacie" en 2022-2023, soit "un peu plus d’un étudiant sur quatre (26%)". Ce taux monte à 32% en première année (environ un étudiant sur trois).

L’Université catholique de Louvain (UCL) à Bruxelles, fait quant à elle état de 184 étudiants français en pharmacie, bachelier et master compris. Olivia, 24 ans, en fait partie. Aujourd'hui en quatrième année de pharmacie, c’est aussi l’échec après deux PACES qui l’a motivée. "J’ai fait un an de pharmacie dans une école privée à Madrid, puis je suis venue à Bruxelles où j’ai dû reprendre en première année - mais avec des cours validés. Je voulais vraiment étudier la pharmacie, dans le domaine de la recherche plus particulièrement, et en Belgique ça m'a tenté car il n’y a pas de concours et l’UCL est une école publique."

S'inscrire dans les universités belges francophones

Côté démarches, les deux étudiants assurent que l’inscription est assez facile, en ligne, et peut se faire assez tard, jusqu'en septembre. Pour ce qui est des universités francophones, les universités de Liège, ULB et UCL proposent un cursus complet de pharmacie (bachelier et master), celle de Mons propose un bachelier ainsi qu'un master en codiplomation avec l’ULB, et celle de Namur ne propose que le bachelier.

Quatre autres universités en Belgique accueillent des étudiants étrangers dans la filière pharmacie mais les cours sont néerlandais et le niveau B2 est requis.

Deux conditions pour étudier en Belgique : obtenir l'équivalence et être finançable

Outre la langue, ce sont aussi les frais de scolarité qui attirent les étudiants français. "En Belgique, on paye le minerval, 835 euros par an, rappelle Alperen. Médecine en Roumanie, c’était 7.500 euros par an l’an dernier". Pour le logement, il n’y a pas de Crous mais "des résidences privées", donc avec un loyer un peu plus élevé à prévoir.

En revanche, "le plus important, c’est de demander une équivalence du bac à la fédération Wallonie-Bruxelles avant le 15 juillet de l’année qui suit (soit, deux mois avant la rentrée, ndlr)", souligne Alperen, pour un prix de 200 euros. Si l’équivalence n’est pas reçue au moment des inscriptions, l’université peut refuser l’étudiant. "C’est ce qui s’est passé pour plein d’étudiants qui s’y sont pris trop tard."

Autre point de vigilance : votre parcours scolaire. "Quand on fait deux premières années dans le même domaine, on n’est pas considéré comme finançable", rappelle Olivia. En Belgique, une partie des droits d'inscription est versée par les étudiants et la seconde, par la fédération de Wallonie-Bruxelles. L'université peut donc refuser un étudiant si elle estime que cet étudiant ne sera pas financé par la fédération en raison de son parcours scolaire. "Deux PACES, c’est considéré comme deux années ratées", précise Olivia qui n'a été acceptée qu'à l'université de Louvain, l'établissement a pris en compte son année en Espagne. Concernant Alperen, l’année de PACES pendant la crise sanitaire ne lui avait pas non plus été comptée.

Un cursus toujours exigeant

Dans tous les cas, étudier la pharmacie en Belgique n'est pas plus simple qu’en France. Chaque matière doit être validée avec une note de 10 minimum, sous peine de rattrapage. "On ne peut pas compenser les matières entre elles", note Alperen. Et la première année est d'ailleurs assez sélective, d’après Olivia : de 800 étudiants en biomédical et pharmacie, ne restaient dans sa promotion, qu’un tiers environ en deuxième année. "Ça reste des études assez compliquées donc il faut s’accrocher. C’est un peu crescendo, surtout les troisième et quatrième années", confirme Olivia.

L'organisation du cursus est ensuite un peu différente. "En France, en quatrième année on se sépare entre officine, industrie et internat (biologie médicale ou pharmacie hospitalière). En Belgique, tout le monde fait un tronc commun de cinq ans au bout duquel on est pharmacien d’officine", précise Alperen.

Pour accéder aux autres spécialités, les étudiants doivent s'inscrire dans un master de spécialisation, chacun ayant une durée et des conditions d’accès spécifiques. Comme en France, le parcours industrie reste plus court que les parcours recherche où l'internat peut durer cinq ans, soit dix années d'études au total.

Durée des études de pharmacie en France

Durée des études de pharmacie en Belgique

Officine

6 ans

5 ans

Industrie

6 ans

6 ans

Internat - Pharmacie hospitalière

9 ans

8 ans

Internat - Biologie médicale

9 ans

10 ans

Concernant la reconnaissance, pas d'inquiétude, il vous suffira ensuite de faire reconnaitre votre diplôme belge en France avant de vous inscrire auprès de l'ordre national des pharmaciens pour exercer.

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