Trop de LAS tue la LAS. Depuis la réforme d’accès aux études de médecine mise en place en 2020, la Paces (première année commune aux études de santé) a laissé la place à deux nouvelles voies : le Pass (parcours d’accès spécifique santé) et la LAS (licence accès santé). Ce mardi 19 septembre, à l’occasion d’une conférence de presse, le président de la conférence nationale des doyens des facultés de médecine, Pr Benoît Veber, a indiqué vouloir remodeler la filière LAS.

La LAS a un modèle bien particulier puisqu’elle consiste à suivre une majeure dans une discipline de son choix, complétée par une mineure santé. Parmi ces licences, on retrouve celle de chimie, de biologie ou de psychologie. Plus étonnant, il existe également des LAS en droit, philosophie voire langues, littératures et civilisations étrangères et régionales. Pour autant, ce cursus ne permet pas facilement d’accéder aux études de santé. En 2022, 60% des étudiants en LAS ont échoué à leurs examens. Tandis que les élèves de Pass ont réussi à 80%.

Supprimer les LAS de droit ou de langues

Ainsi, selon le Pr Benoît Veber, il est important de revoir le fonctionnement de cette filière. Notamment en réduisant le nombre de licences. «Il y a des parcours logiques pour accéder ensuite aux études de santé. Comme la licence de biologie, de chimie voire la licence Staps [licence de sport, NDLR]. Mais il faut peut-être en limiter d’autres. Réussir le concours passerelle avec une licence de droit peut en effet être plus compliqué», explique le professeur.

Lui-même doyen de la faculté de médecine de Rouen, il appuie son propos : «Il y a 13 LAS proposées à l’université de Rouen. C’est trop. Les étudiants en droit pensent qu’ils dépendent de l’UFR santé, alors que non. Il est essentiel de donner de la clarté et de la lisibilité aux élèves et parents, notamment via Parcoursup. Il faut garder les LAS qui fonctionnent bien.»

Un système d’interclassement trop compliqué

Par ailleurs, Benoît Veber est revenu sur le système de notation des étudiants en LAS pour accéder ensuite à la deuxième année d’études de santé, qu’il juge trop complexe. «Aujourd’hui, les étudiants en LAS qui réussissent leurs unités d’enseignement sont ensuite interclassés. Mais cet interclassement pose problème en raison d’un calcul de note avec les résultats obtenus en licence incompréhensible. J’appelle la ministre de l’Enseignement supérieur à plus de clarté», avance le doyen. Selon lui, la solution la plus adéquate est la suivante : «Je demande à mettre en place une note minimale à atteindre en licence pour pouvoir ensuite passer une épreuve, dont la note permettra ensuite à l’étudiant d’être classé.»

Aussi, Benoît Veber souhaiterait que chaque étudiant qui réussit l’écrit passe par la case de l’oral. Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui, puisque les meilleurs candidats n’ont pas à se confronter à cette dernière épreuve, qui fait couler beaucoup d’encre.