Quelle tête fait un élève quand la sonnerie retentit ? Il a cet air ravi de celui qui comprend que le cours est terminé. Fin juin, William Lafleur prépare pour ses classes de cinquième un grand quiz sur le programme d’anglais de l’année, avec des bonbons à la clé. Les élèves sont à fond dans la compétition. Mais à l’heure de la récré, les collégiens partent sans un mot pour leur enseignant. Un petit au revoir, tout au plus. C’était leur dernier cours d’anglais avant les vacances d’été. Le tout dernier cours de William Lafleur, qui a décidé de démissionner après douze ans d’enseignement. «J’aurais fait la même chose à leur place», remarque celui qui se définit comme «un bon prof assez strict, qui s’est donné à fond». Avant de quitter l’établissement, il a quand même rempli ses poches de bonbons, comme lot de consolation.
William Lafleur, 35 ans, n’en veut pas à ses élèves mais à «l’institution qui broie les enseignants.» C’est ce qu’il répète dans les médias depuis la sortie de son nouveau livre, l’Ex plus beau métier du monde (Flammarion), une profession qu’il décrit à bout, maltraitée par la grosse machine de l’Education nationale. L’ouvrage est déjà un succès, sans doute aidé par la popularité de son auteur, suivi par des centaines de milliers d’internautes sur les réseaux sociaux, sous le nom de Monsieur Le Prof. Un enseignant anonyme qui racontait au départ avec légèreté ses premières années dans le métier, avant de dénoncer les conséquences co