Le Sans foncier fixe, une réponse au besoin de logement d’urgence (35)

Les premiers logements modulaires issus de la démarche du Sans foncier fixe initiée par Rennes Métropole ont été livrés le 22 mai 2023. Ils s’inscrivent dans le nouveau programme local de l’habitat (PLH) et contribuent à la mise en œuvre du dispositif du Logement d’abord. « Cette offre d’habitat modulaire est une réponse supplémentaire à la forte tension sur le marché locatif social que connaît notre territoire », explique Honoré Puil, vice-président de Rennes Métropole, délégué au logement et à l’habitat.

Les acteurs du logement Sans foncier fixe

Toujours en cours, la mise en œuvre de l’opération logements Sans foncier fixe a bénéficié de l’accompagnement très concret de plusieurs acteurs : l’aménageur Territoires Publics a notamment assuré le suivi de la construction et des installations afférentes. L’agence immobilière à vocation sociale (AIVS) s’est impliquée pour la location et la gestion des logements. Enfin, les bailleurs sociaux se sont également engagés pour la construction et la gestion d’autres logements modulaires. Bien sûr, rien de cela ne serait possible sans les communes, qui mettent le foncier à disposition. Ce foncier doit correspondre à certains critères : avoir une disponibilité minimale de trois ans, être situé à proximité des réseaux d’eau, d’électricité, de transports publics et de services. Des travaux peuvent également être effectués pour en faciliter l’accès. Honoré Puil fait remarquer que de tels terrains se trouvent assez facilement : « Ce sont des délaissés fonciers souvent de petite taille que l’on peut trouver partout. »

Des logements conçus pour être déplacés

Ces habitats modulaires sont destinés être installés temporairement puis déplacés sur d’autres terrains. Pour leur création, Rennes Métropole a lancé un appel à manifestation d’intérêt qui a permis de sélectionner deux entreprises locales. Elles fabriquent des logements T1 (20 m2) et T2 (30 m2), à l’intention de ménages modestes, en situation de précarité et en attente d’un logement dans le parc social. Construits de plain-pied à partir de matériaux décarbonés, ces logements disposent d’une terrasse qui prolonge l’espace de vie et d’un cabanon extérieur qui sert principalement d’espace supplémentaire de rangement. Ils sont livrés meublés, équipés d’une cuisine, d’un coin repas, d’une salle de bains, d’un espace couchage et de rangements. Un soin particulier a été porté à leur isolation thermique et phonique, ainsi qu’à l’éclairage par la lumière naturelle.

Répondre à des situations d’urgence

La création de 22 logements de ce type est programmée sur 2023 pour un investissement de 2,5 millions d’euros soit nettement moins que pour la construction de 22 logements sociaux classiques équivalents, dont le total s’élèverait à 4 millions d’euros. Mais ce n’est pas l’idée de faire des économies qui a dicté le choix du Sans foncier fixe, rappelle avec force Honoré Puil : « Notre volonté est de produire du logement social pérenne avec un objectif de production de 1 250 logements par an. Le Sans foncier fixe est seulement une opportunité de répondre à des situations d’urgence comme celle par exemple de femmes victimes de violences. » À noter également : les riverains de ces opérations de Sans foncier fixe se sont vu expliquer la démarche et ils « n’ont exprimé aucune opposition particulière », témoigne le vice-président.