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« Ce n’est pas une bonne année », la CDEFI fait sa rentrée

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Le 18 septembre, la CDEFI (Conférence des Directeurs des Écoles Françaises d’Ingénieurs) donnait sa traditionnelle conférence de presse de rentrée. Au programme de cette nouvelle année, de nouvelles priorités pour la rentrée 2023 et la précision des axes stratégiques déjà mis en place. En 2023, 160 000 élèves-ingénieurs ont été recensés dans les 200 écoles de la CDEFI, soit une hausse de 1,6% par rapport à l’année dernière. Au total, 46 800 diplômés sont sortis de ces écoles, dont 31% sont des écoles d’ingénieurs privées.

Rentrée de la CDEFI sous le signe de l’inquiétude

Récemment, l’État français a exprimé le besoin de former plus d’ingénieurs pour, d’une part, répondre aux besoins des entreprises et, d’autre part, effectuer une transition écologique significative pour former des ingénieurs avec une expertise suffisante sur les nouvelles et les anciennes technologies. À ce sujet, Emmanuel Duflos, président de la CDEFI, s’inquiète pour l’avenir des écoles d’ingénieurs au sens large, mais aussi sur la question des tensions sur le vivier et sur celle du budget serré des écoles d’ingénieurs.

En effet, le budget incertain inquiète, d’après Emmanuel Duflos, les directeurs d’écoles qui le jugent incohérent par rapport à l’objectif de former des experts en matière de technologie, mais aussi d’industrie verte et de réindustrialisation. Pour réussir, la CDEFI tend à former plus d’ingénieurs, mais aussi plus de doctorants, qui ont un niveau d’expertise plus important, et des étudiants sortant de bachelor qui restent des professionnels du secteur malgré le fait qu’ils ne soient pas ingénieurs.

La Conférence des Directeurs des Écoles Françaises d’Ingénieurs s’est fixé cet objectif d’attirer dans ses écoles, de travailler sur l’attractivité et d’orienter, dès le plus jeune âge, les jeunes vers les filières scientifiques puis les filières d’ingénieurs grâce notamment à une commission spécialisée. La CDEFI veut aussi s’engager d’autant plus dans la lutte contre les stéréotypes de genre (avec le programme Tech pour toutes), mais aussi les discriminations sociales ou géographiques. L’apprentissage est un des moyens essentiels pour lutter contre ces discriminations et inégalités. Enfin, les écoles d’ingénieurs doivent reconsidérer les différents moyens de se former, notamment en réinvestissant dans l’étude des sciences et de la technologie avant même d’entrer dans le secondaire et le supérieur pour limiter les baisses de niveau. La formation continue tout au long de la vie est également une stratégie que la CDEFI veut développer pour former aux nouveaux métiers et technologies (Intelligence Artificielle…) mais aussi aux « anciens », pour garder un niveau de compétences et d’expertise satisfaisant.

Elle veut mettre plus de moyens pour la recherche et l’innovation mais aussi la transition écologique et structurelle. Pour aborder les problématiques de manière cohérente, la formation des ingénieurs se veut transversale et dynamique.

La recherche en ingénierie

La CDEFI a notamment effectué une restructuration et créé une commission Formation, recherche et innovation pour répondre à ce besoin de formations transversales dans les différentes écoles d’ingénieurs.

Laure Morel, vice-presidente de la CDEFI et directrice de l’ENSGSI, affirme l’urgence de renforcer les écoles d’ingénieurs dans le domaine de la recherche, pour en faire, plus que ça n’est déjà le cas, des acteurs essentiels du développement et de la recherche en ingénierie sur les enjeux de transition écologique.

Elle souligne l’importance du travail des écoles d’ingénieurs en lien avec une recherche plus performante, puisque certaines innovations comme le recyclage des batteries électriques, viennent directement des laboratoires des écoles.

Les cursus jusqu’au doctorat se doivent aussi d’être soutenus, car un doctorant apporte des compétences supplémentaires et complémentaires, c’est un expert.

L’impact sur les formations de la CDEFI à la rentrée : création d’une commission

Une étude de RESES (un réseau d’associations étudiantes qui mènent des projets en lien avec les enjeux écologiques et solidaires) a montré que 85% des étudiants sont angoissés par l’avenir climatique et écologique et 78% d’entre eux pensent qu’un établissement qui s’empare du problème est plus attractif. Pour être cohérente avec ce qu’attendent les élèves ingénieurs, la CDEFI a créé une commission de la transition écologique et sociétale. Elle veut travailler sur cette problématique et mettre au cœur la question de la transition écologique et climatique.

Les écoles veulent apporter leur contribution dans la formation à ces approches plus respectueuses, sans oublier l’humain. À titre d’exemple, les élèves ingénieurs sont formés au numérique, mais aussi à l’économie de la ressource minérale, à celle des ressources énergétiques, etc. Le personnel et les enseignants des écoles sont aussi formés, afin de transformer la façon de faire et d’apprendre au sens large.

D’après Dominique Baillargeat, vice-présidente de la CDEFI et directrice de 3iL, l’enseignement supérieur privé dispose d’une plus grande réactivité dans les transformations et adaptations des formations, notamment vis à vis des politiques nationales et des besoins des entreprises.

La qualité de la formation

Pour garantir la qualité des formations dans les écoles d’ingénieurs de la CDEFI et la qualité de vie étudiante, une commission orientation et accompagnement a été créée. Elle s’occupe de garantir les meilleures conditions possibles et se penche notamment sur les questions d’accessibilité pour les personnes en situation de handicap, la lutte contre les violences et les violences sexistes et sexuelles, la lutte contre la précarité (grâce à l’alternance notamment) et l’inclusion (hausse des bourses, gèle des frais de scolarité, ticket repas à 1€, etc.).

Le budget des écoles : une inquiétude grandissante

Romuald Boné, vice-président de la CDEFI et directeur de l’INSA Strasbourg, constate que les estimations en termes de budget pour les écoles d’ingénieurs sont « peu encourageantes« , car il y a de moins en moins de financement et plus d’appels à projet. Il regrette que plus de moyens ne soient pas investis dans l’apprentissage alors qu’il concerne 16% des élèves ingénieurs, qu’il s’agit d’un outil de mobilité sociale qui permet d’appendre différemment et que l’apprentissage permet notamment aux PME d’avoir accès à des apprentis ingénieurs. La taxe d’apprentissage décourage les entreprises et les écoles craignent d’en perdre une partie alors qu’elle peut représenter 25% des revenus pour certaines. Romuald Boné déclare « ce n’est pas une bonne année et il y a une inquiétude extrêmement forte« .

La CDEFI c’est quoi ?

La Conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs (ou CDEFI) est une association loi de 1901 qui représente l’ensemble des directeurs d’établissements, publics et privés, accrédités par la Commission des titres d’ingénieur (CTI) à délivrer le titre d’ingénieur. La mission de la CDEFI est de représenter les écoles d’ingénieurs auprès de l’État, de l’Union européenne et des organisations internationales. C’est Emmanuel Duflos, directeur de l’EPF, qui en est le président depuis le 14 juin 2023.

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