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En chiffres

RTE milite pour l'accélération en France des renouvelables et la fin des énergies fossiles

Dans son rapport publié ce mercredi, le gestionnaire du réseau de transport d'électricité affirme qu'il faut fortement accélérer le déploiement du solaire et de l'éolien d'ici à 2035.

Selon RTE, il faudra, d'ici à 2035, quadrupler la production d'électricité solaire.
Selon RTE, il faudra, d'ici à 2035, quadrupler la production d'électricité solaire. (Laurent Grandguillot/REA)

Par Nicolas Rauline

Publié le 20 sept. 2023 à 16:45Mis à jour le 21 sept. 2023 à 12:50

L'accélération des renouvelables était déjà une priorité en France, RTE met des chiffres derrière. Dans un rapport publié ce mercredi, le gestionnaire du réseau de transport d'électricité envisage plusieurs scénarios d'ici à 2035. « Il s'agit de préciser la trajectoire sur la première période, entre 2023 et 2035. Une actualisation était nécessaire car des paramètres ont évolué depuis la fin 2021 : il faut notamment intégrer les nouvelles ambitions de décarbonation exigées par le plan Fit for 55 », a déclaré Xavier Piechaczyk, président du directoire de RTE.

Cette accélération répond, selon RTE, à plusieurs objectifs : la réduction des émissions de CO2, mais aussi l'allègement de la facture due aux énergies fossiles, qui s'est élevée à 116 milliards d'euros en 2022 et représente en moyenne une cinquantaine de milliards par an sur les dix dernières années, ou la souveraineté énergétique.

Une sobriété à confirmer

Sans surprise, l'atteinte des objectifs fixés passera par une forte croissance de la consommation d'électricité . RTE a anticipé trois scénarios différents : le premier atteindrait les objectifs, à la fois en termes d'émissions et de sobriété, le deuxième verrait un retard dans ces objectifs, le troisième correspondrait à une sobriété subie dans un contexte de crise économique. Dans le premier cas, RTE situe la consommation nécessaire entre 580 et 640 TWh en 2035. Soit une hausse de 30 à 40 % par rapport au niveau actuel. Et même dans un contexte de crise ou de retard des objectifs affichés, la hausse de la consommation devrait être sensible (au minimum 15 %).

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En outre, ces besoins croissants doivent s'accompagner d'une sobriété prolongée, voire accrue. « La prolongation des mesures simples, comme la limitation de la température de chauffage ou la gestion des éclairages, représente un potentiel de 25 TWh d'économies par an à l'horizon 2035, affirme Xavier Piechaczyk. Mais en allant plus loin, en changeant certains modes de consommation, d'habitat, de mobilité, comme la baisse de l'usage des véhicules de mobilité, des changements plus structurels et plus difficiles, on peut dégager un potentiel d'économies de 60 TWh. »

Quadrupler la production éolienne et solaire

Alors que le potentiel du nucléaire restera limité d'ici à 2035, les nouveaux réacteurs n'entrant pas en service avant cette date, ce sont les énergies renouvelables qui devront répondre à ces nouveaux besoins. RTE vise un minimum de 270 TWh de production par an en 2035, et si possible de 320 TWh, contre 120 aujourd'hui. Il s'agit pour cela de maintenir la production hydraulique, de multiplier par quatre la production dans l'éolien et dans le solaire.

Enfin, si le nouveau nucléaire mettra du temps à être déployé, RTE rappelle que la maximisation du parc actuel est indispensable pour tenir les objectifs. RTE mise ainsi sur une production annuelle de 360 TWh, une « estimation prudente et atteignable », tout en visant 400 TWh, ce qui donnerait davantage de marges de manoeuvre dans les renouvelables.

Selon RTE, il n'est, dans tous les cas, pas nécessaire de construire de nouvelles centrales à gaz. Pour gérer les besoins de flexibilité, « plusieurs possibilités existent, selon Thomas Veyrenc, directeur exécutif de RTE chargé du pôle stratégie, prospective et évaluation. On peut maintenir des centrales à charbon même si elles ne fonctionnaient quasiment pas la grande majorité du temps, les garder mais avec des sources d'énergie renouvelables issues de la biomasse, ou bien construire des centrales thermiques conçues spécialement pour utiliser des carburants décarbonés, comme le biofuel ou l'hydrogène vert. »

Une sortie accélérée des énergies fossiles ?

Sur la question d'une éventuelle interdiction des chaudières à gaz, qui ne semble plus d'actualité au sein du gouvernement, RTE ne se prononce pas, mais affirme que les pompes à chaleur peuvent aisément remplacer une grande partie du parc. L'opérateur table sur 11,5 millions de PAC installées en 2035. Et un quart du parc de chaudières à gaz pourrait être remplacé d'ici à 2030. RTE assure que l'impact des PAC sur la consommation électrique serait limité, avec une augmentation de l'ordre de 3 TWh en 2030, par rapport à 2019. « L'impact est plus important en pointe, reconnaît Thomas Veyrenc, mais il reste gérable. »

Enfin, si les investissements nécessaires sont « massifs », la sortie progressive des énergies fossiles doit, selon RTE, permettre de rééquilibrer la balance commerciale. L'opérateur se montre aussi prudent sur l'hydrogène : selon lui, il faudra 65 TWh d'électricité pour répondre aux besoins. « Il y a un espace économique pour produire de l'hydrogène bas carbone sur le territoire, avec des prix de l'électricité compétitifs, souligne Xavier Piechaczyk. Pour les carburants de synthèse, ce sera plus difficile. »

Nicolas Rauline

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