Réemploi solidaire : les ressourceries et les recycleries sur le point de créer des emplois nouveaux

Avec l'entrée en vigueur de la loi Antigaspillage pour une économie circulaire, les ressourceries et recycleries se retrouvent au cœur d'un écosystème prometteur qui va de la collecte à la réparation et au réemploi des objets. Rencontrée lors du Carrefour des déchets à Montpellier, Catherine Mechkour Di Maria, secrétaire générale du Réseau national des ressourceries et recycleries, insiste sur la diversité des emplois qui pourraient en découler.

La nouvelle législation n'a pas seulement modifié le rôle de ces structures, elle a aussi influencé la nature des compétences attendues au sein des équipes. Ainsi, il ne s'agit plus uniquement de collecter, mais aussi de réparer, ce qui demande des compétences diversifiées comme l'électronique, la menuiserie ou la couture. « Les métiers concernent la collecte, la logistique, la valorisation, la réparation, la vente, la gestion des stocks et des espaces… », précise Catherine Mechkour Di Maria.

Les défis à relever pour les ressourceries et recycleries ne manquent pas, et d'abord la reconnaissance des emplois. Le Réseau national des ressourceries a obtenu la validation par France Compétences du titre professionnel d'agent valoriste de biens de consommation courante ou encore celui de technicien polyvalent du réemploi (niveau 3).

Au sein des ressourceries-recycleries, ces métiers sont particulièrement polyvalents et intéressants, y compris pour des personnes peu qualifiées. Les conditions de travail profitent d'un fonctionnement collectif de ces structures, souvent inclusives, et sont aux antipodes du travail à la chaîne.

Toutefois, la certitude du développement de l'emploi dans le secteur des ressourceries-recycleries dépend encore du financement, qui demeure un point critique. « Les métiers ne se développeront que s'il y a des financements pour rémunérer les personnes. Et ce serait justice car nous nous intéressons à tous les objets, y ceux compris sans valeur marchande. Nous accomplissons un véritable service d'intérêt général, créateur d'économies et d'écologie », insiste Catherine Mechkour Di Maria.