16.000 postes encore à pourvoir dans la perspective des JOP 2024

Organisé à la Cité du cinéma, lieu destiné à accueillir le restaurant du Village des athlètes, l’événement marque une étape critique de l’organisation des Jeux de Paris qui se dérouleront à l’été 2024, souligne Marie Barsacq, directrice impact et héritage de Paris 2024. "L’enjeu consiste à ouvrir des opportunités pour les personnes éloignées de l’emploi", à travers un événement qui permettra la rencontre entre "demandeurs et recruteurs", veut croire la représentante du comité d’organisation des Jeux.

Au-delà de la phase en cours de finalisation des chantiers des JOP qui doit s’achever en début d’année prochaine et pour laquelle environ 30.000 salariés ont été mis à l’œuvre, les besoins sont aujourd’hui clairement fléchés vers les métiers de l’organisation et du tourisme. Près de 16.000 recrutements identifiés par les différents partenaires impliqués dont la "mobilisation" doit monter en puissance d’ici au printemps prochain. En 2019 déjà, un potentiel de 100.000 emplois attendus à l’occasion des Jeux avait été identifié ; aujourd’hui, le chiffre est réévalué à la hausse et dépasse le cap des 180.000 : soit les 30.000 évoqués pour le secteur de la construction, 89.300 pour l’organisation ou encore 61.800 dans le secteur du tourisme.

Sodexo Live recherche 6.000 nouveaux collaborateurs

Côté organisation, confie la directrice Talents & Diversité de Paris 2024, Chantal Lasnier, "nous entrons dans une phase opérationnelle" en coordination avec Pôle emploi et avec une liste de profils allant de la relation client à la coordination technique de projets, l’analyse, le reporting, la gestion de prestataires ou encore les compétences linguistiques. Dans ce domaine, les besoins sont évalués à environ 2.000 postes qui seront à pourvoir entre janvier et avril avant une dernière phase de recrutement de 1.500 personnes supplémentaires d’ores et déjà planifiée. Pour la branche restauration, Sodexo Live entend pour sa part mobiliser quelque 6.000 nouveaux collaborateurs, essentiellement sur Paris et le département de la Seine-Saint-Denis, précise son DRH, Boris Pincot. Des recrutements qui pour 60% d’entre eux "ne requièrent pas de compétences techniques particulières". Au printemps dernier, le groupe a d’abord cherché à mobiliser en interne. Résultat des courses : 600 salariés du groupe seront en détachement pour la période des Jeux ainsi que 400 "proches" de collaborateurs mobilisés pour l’occasion.

Pour séduire les nouveaux candidats, Sodexo parie sur le lancement d’un site web dédié, sans pour autant délaisser les actions de terrain "comme les forums organisés avec Pôle emploi", à l’image du grand raout organisé le 26 septembre prochain à Saint-Denis. En parallèle, Sodexo rappelle son engagement de recruter "15% de nos équipiers dans des quartiers prioritaires", en lien avec des structures d’insertion telle que La Passerelle à Clichy-sous-Bois, projet-pilote du groupe. Au final, insiste Boris Pincot, tous ces futurs collaborateurs estampillés "Paris 2024" seront "prioritaires pour rejoindre la famille Sodexo" à l’issue de la parenthèse olympique.

Un plan de recrutement réalisé à 70% fin septembre pour la RATP

Du côté de la RATP, on s’attend à ce que "le transport soit au cœur de la réussite des JO", résume Marie Cosson, directrice du développement des compétences au sein du groupe dirigé par l’ancien Premier ministre Jean Castex. Les besoins en recrutement sont à l’aune du pic d’activité attendu qui devrait donner aux mois d’été, d’ordinaire plus calmes, une intensité comparable au reste de l’année en termes de fréquentation du réseau. Mais pour faire face, la RATP doit anticiper "car on ne trouve pas des gens déjà formés pour les métiers qui sont les nôtres". Au total, 6.600 "besoins" ont été identifiés dont 4.900 CDI, ainsi que 1.000 alternants ou encore 700 contrats d’insertion. Des emplois de conducteurs de bus ou de métro, d’agents de gares et de stations, dans la sécurité et la sûreté ainsi que dans la maintenance du matériel roulant ou des espaces d’accueil, précise la directrice du développement. "70% du plan de recrutement sera réalisé en septembre et le reste se poursuivra en fin d’année et au premier trimestre 2024."

Parmi les 181.000 emplois mobilisés au total pour l’organisation des Jeux, 40.000 vont concerner la restauration et près de 27.000 le secteur de la sécurité privée, ajoute Cécile Martin de la DGEFP (délégation générale à l’emploi et à la formation professionnelle). Un secteur pour lequel l’État porte "une politique ambitieuse, explique-t-elle, avec 20.000 places de formation achetées pour la période 2023/2024". Près de 6.000 candidats sont déjà entrés en formation, dont 29% de femmes, se félicite la représentante de la DGEFP et quelque 3.000 étudiants, "un nouveau vivier pour ces métiers", seront également formés d’ici les Jeux.

Si l’essentiel des créations d’emplois vont concerner l’Île-de-France, d’autres métropoles accueillant des épreuves vont bénéficier de ce même élan d’ici à juin prochain : Lille (2.200), Marseille (3.500), Bordeaux, Lyon, Nice ou encore Saint-Étienne (1.500) et plus modestement Tahiti (600) qui accueillera les épreuves de surf.