Dans le second degré, l'EPS ne tient pas une forme olympique

Selon une enquête du Snep-FSU, la situation de l'éducation physique et sportive dans les collèges et lycées français est "loin d’être reluisante". Le syndicat met notamment en cause le manque d'équipements sportifs dans les établissements.

Carence en équipements, heures non assurées, temps de pratique en baisse : l'état des lieux de l'éducation physique et sportive (EPS) dans l'enseignement secondaire public publiée le 22 septembre par le Snep-FSU (syndicat national de l'éducation physique, très largement majoritaire dans la profession) est sombre.

Alors que 1.201 postes de titulaires en EPS ont été supprimés dans les collèges et lycées publics depuis 2017, le syndicat avance que des heures d'enseignement de la discipline n'étaient pas assurées à la rentrée 2023 dans 10% des établissements. "Les remontées du terrain font état de 2.579 heures d'EPS non assurées dès la rentrée 2023 [et de] +30% d'heures non assurées recensées par rapport à la rentrée 2022", commente le Snep-FSU dans le dossier de presse joint à l'étude.

La natation est particulièrement affectée : dans 26% des établissements du second degré, la natation n'est pas enseignée, et dans 18% des collèges, il n'existe pas de cycle de natation pour les élèves de sixième.

Et quand les cours sont assurés, ils sont amputés de plus de vingt minutes par semaine et par classe en raison des déplacements dans 30% des établissements. Globalement, pour 63% des enseignants, le temps de pratique de l'EPS a diminué depuis la mise en œuvre des nouveaux programmes en lycées.

Des équipements trop éloignés

Facteur essentiel de la pratique de l'EPS, les équipements sportifs ne sont pas jugés à la hauteur par les enseignants : 75% d'entre eux estiment qu'ils doivent être améliorés. "Selon nos sources, écrit le Snep-FSU, seuls 5 à 10% des collèges et lycées disposent d'équipements intra-muros ou à proximité immédiate." Pour le syndicat, "la responsabilité de construire incombe certes aux conseils régionaux et départementaux, collectivités de tutelle des établissements du second degré, mais ces collectivités, comme le ministère de l'Éducation, s'en remettent aux politiques et aux moyens des communes et EPCI. […] La construction de nouvelles infrastructures n'étant toujours pas rendue obligatoire dans l'enceinte même [des établissements scolaires], la situation perdurera encore longtemps".

En matière d'équipements sportifs, le Snep-FSU revendique la construction ou la rénovation de 200 piscines et au moins 200 gymnases écoresponsables par an "comme première étape d'un plan pluriannuel de cinq ans" et propose que l'État prenne en charge 50% du financement. Par ailleurs, il demande que les nouvelles constructions soient implantées "prioritairement dans l'enceinte des établissements scolaires, en limite de bordure et accessibles depuis l'extérieur pour permettre l'accès d'autres utilisateurs en dehors des horaires scolaires". Une faculté que prévoit la loi du 2 mars 2022 visant à démocratiser le sport en France.

On retiendra encore de cet état des lieux de l'EPS que pour 40% des enseignants, les associations sportives scolaires sont en difficulté. Une situation qui trouve une part d'explication dans une autre statistique : 55% des lycées ont cours le mercredi après-midi, moment traditionnellement réservé aux associations sportives.