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L'AIE exhorte à plus que doubler les investissements dans l'énergie renouvelable

A quelques semaines de la COP28, l'Agence internationale de l'énergie prévient que la fenêtre pour contenir le réchauffement climatique à 1,5 °C se rétrécit. Pour parvenir à la neutralité carbone en 2050, le monde doit consacrer beaucoup plus d'argent aux énergies propres.

Une ferme solaire en Chine. La Chine - qui fait pourtant la course en tête dans les technologies vertes - approuve actuellement l'équivalent de deux centrales à charbon par semaine.
Une ferme solaire en Chine. La Chine - qui fait pourtant la course en tête dans les technologies vertes - approuve actuellement l'équivalent de deux centrales à charbon par semaine. (Qilai Shen/Bloomberg)

Par Muryel Jacque

Publié le 26 sept. 2023 à 15:33Mis à jour le 31 oct. 2023 à 14:30

Pour envisager une planète « neutre en carbone » d'ici à la moitié du siècle, le temps commence à manquer. Les scientifiques du GIEC ne cessent de le répéter. Ce mardi, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) leur emboîte le pas. « La fenêtre pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C s'est rétrécie » au cours des deux dernières années, préviennent ses experts.

Pour qu'elle reste ouverte, ils appellent à mettre un grand coup d'accélérateur dans les énergies renouvelables : le monde doit à la fois tripler les capacités de production d'ici à la fin de la décennie et mettre deux fois et demie plus d'argent dans le secteur, en faisant passer les investissements de 1.800 milliards de dollars cette année - un record - à environ 4.500 milliards par an d'ici au début des années 2030.

Des émissions de CO2 record

Tout est encore possible, confirme donc l'AIE dans un rapport où elle met à jour sa feuille de route mondiale pour atteindre la neutralité carbone publiée en mai 2021… Même si les « arguments » en faveur d'une transformation du système énergétique mondial n'ont jamais été aussi forts qu'aujourd'hui : un été caniculaire sans précédent, des événements climatiques extrêmes toujours plus fréquents et des émissions mondiales de CO2 du secteur de l'énergie au sommet, à 37 milliards de tonnes en 2022, soit 1 % de plus qu'avant la pandémie de Covid.

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Il y a des nouvelles encourageantes. L'essor de l'énergie solaire et des voitures électriques, en particulier, est « fulgurant » depuis deux ans, relève le directeur général de l'AIE Fatih Birol. Ce sont ces progrès qui font dire à l'AIE que l'objectif climatique le plus ambitieux de l'accord de Paris - le 1,5 °C - reste viable. Ces deux secteurs compteront d'ailleurs pour un tiers dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre nécessaire d'ici à 2030.

« Nous avons les outils nécessaires pour aller beaucoup plus vite », assure l'agence. Selon elle, 80 % de l'effort à fournir sur les sept prochaines années peut être fait grâce à « quatre actions clés » : la hausse des énergies renouvelables, l'amélioration de l'efficacité énergétique, la baisse des émissions de méthane et l'augmentation de l'électrification (avec les technologies actuelles).

En parallèle, des politiques « bien conçues », telles que la fermeture anticipée ou la reconversion des centrales à charbon, sont essentielles pour faciliter la baisse de la demande de combustibles fossiles. La marche est haute. Fin août, une étude du Centre pour la recherche sur l'énergie et la propreté de l'air (Crea) révélait que la Chine - qui fait pourtant la course en tête dans les technologies vertes - approuvait actuellement l'équivalent de deux nouvelles centrales à charbon par semaine.

Capture de carbone

A quelques semaines de la COP28 où le sort des énergies fossiles devrait être au coeur des débats, l'AIE exhorte les gouvernements à ne pas retarder l'action climatique. D'une part, les risques climatiques seraient exacerbés. Mais cela rendrait le monde, s'il veut limiter le réchauffement à 1,5 °C, « dépendant d'un déploiement massif de technologies d'élimination du carbone qui sont coûteuses et n'ont pas encore fait leurs preuves à grande échelle », avertit-elle.

D'après ses calculs, si les pays ne passaient pas à la vitesse supérieure, il faudrait éliminer près de 5 gigatonnes de CO2 de l'atmosphère chaque année au cours de la seconde moitié de ce siècle. Et si ces technologies n'y parvenaient pas, il ne serait alors plus possible de ramener la température mondiale à 1,5 °C. « L'élimination du carbone de l'atmosphère est coûteuse et incertaine, juge l'AIE. Nous devons faire tout notre possible pour d'abord arrêter d'en émettre. »

Muryel Jacque

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