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Décryptage

Budget 2024 : des enseignants mieux payés mais moins nombreux

Dans le projet de budget pour 2024 présenté ce mercredi, l'Education nationale consacre près de 1,3 milliard d'euros aux revalorisations inconditionnelles et 1 milliard à celles liées au pacte enseignant. Le budget total du ministère est en hausse de 3,9 milliards d'euros.

« Un professeur débutait à 1.700 euros net en 2020, il d�ébutera désormais à 2.102 euros net », souligne Gabriel Attal.
« Un professeur débutait à 1.700 euros net en 2020, il débutera désormais à 2.102 euros net », souligne Gabriel Attal. (Abdullah Firas/ABACA)

Par Marie-Christine Corbier

Publié le 27 sept. 2023 à 14:08Mis à jour le 27 sept. 2023 à 15:24

L'objectif de revalorisation des enseignants est « tenu » et « dépassé », la hausse est « historique » : Gabriel Attal a lui-même fait la présentation à la presse, ce mercredi, du budget de l'Education nationale pour s'en féliciter. « Durant la campagne présidentielle, nous avions pris un engagement clair et ambitieux : revaloriser les professeurs de 10 %. Cet engagement est non seulement tenu mais il est dépassé », a insisté le nouveau ministre de l'Education nationale.

Le sujet est devenu un motif de critique récurrente des syndicats, qui estiment que le compte n'y est pas sur la promesse d'Emmanuel Macron de revaloriser tous les enseignants de 10 %. La hausse ira au-delà, elle sera de 11 %, a assuré Gabriel Attal. La rémunération moyenne des professeurs augmentera de « 258 euros net par mois, sans condition, entre avril 2022 et janvier 2024 », selon lui.

« Le chemin n'est pas terminé »

Pour parvenir à ces 258 euros, le ministère ajoute la hausse de la valeur du point d'indice de juillet 2022 (80 euros), celle de juillet 2023 (36 euros), la revalorisation socle (122 euros) et les cinq points d'indice majoré à partir de janvier 2024 (20 euros). « Un professeur débutait à 1.700 euros net en 2020, il débutera désormais à 2.102 euros net, et même 2.466 euros net s'il ou elle enseigne en éducation prioritaire renforcée », martèle Gabriel Attal.

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« Pour arriver aux 10 % promis, l'ex-ministre de l'Education, Pap Ndiaye, comptabilisait des mesures prises par son prédécesseur, Jean-Michel Blanquer. Gabriel Attal, lui, ajoute des mesures qui relèvent de la fonction publique et d'autres, de l'Education nationale, réagit Sophie Vénétitay, à la tête du SNES-FSU, principal syndicat d'enseignants du second degré. Quand Emmanuel Macron avait promis 10 % de hausse aux enseignants, il avait distingué d'un côté le point d'indice et, de l'autre, les mesures propres à l'Education nationale. »

Les syndicats évoquent l'inflation et des augmentations « loin de ce que les enseignants ont perdu ces dernières années ». La question se pose notamment sur les milieux de carrière. « Le chemin n'est pas terminé, a affirmé Gabriel Attal. Nous allons continuer à travailler sur cette progression et ces évolutions en milieu de carrière […] à travers la concertation sur l'attractivité du métier, dont je présenterai les conclusions d'ici à la fin de l'année. »

Le budget global du ministère est de 63,6 milliards d'euros, à comparer aux 59,7 milliards (hors contributions aux pensions de l'Etat) de l'an dernier. Il est en hausse de 3,9 milliards (+6,5 %, comme l'an dernier). C'est « un investissement considérable », a salué Thomas Cazenave, le successeur de Gabriel Attal à Bercy. Le budget a augmenté de 29 % entre 2017 et 2024, s'est félicité Gabriel Attal (+15 milliards depuis 2017, dont 7,6 milliards entre 2022 et 2024).

2.500 suppressions de postes d'enseignants

L'enveloppe consacrée aux hausses de salaires sera, en 2024, de 1,3 milliard d'euros pour la revalorisation inconditionnelle dite « socle », et de 1 milliard d'euros pour la hausse de rémunération liée au pacte , cet ensemble de missions supplémentaires proposées aux enseignants volontaires.

Gabriel Attal s'est fait plus discret sur les suppressions de postes. Le ministre préfère mettre en avant la réduction du nombre d'élèves par classe. En cette période de baisse démographique - l'Education nationale doit perdre 500.000 élèves entre 2022 et 2027 - , l'application stricte d'une logique comptable « aurait dû nous conduire à réduire de 5.000 le nombre de postes d'enseignants », affirme-t-il - « parce que nous voulons moins d'élèves par classe, nous avons décidé de conserver 2.500 postes de plus ».

Mais il y aura, malgré tout, 2.500 suppressions de postes. L'an dernier, l'Education nationale avait appliqué le même raisonnement : au lieu de réduire de 5.000 le nombre de postes d'enseignants, elle avait limité les suppressions à 2.000 postes (1.000 dans le premier degré public, 500 dans le second degré public et 500 dans l'enseignement privé). Pour l'an prochain, le ministère n'a pas détaillé la répartition par niveau, hormis pour l'enseignement privé, où il y aura 500 suppressions de postes, comme l'an dernier.

Au global néanmoins, l'Education nationale affiche quelque 500 créations de postes en 2024, en raison de la poursuite des recrutements d'accompagnants d'élèves en situation de handicap (+3.000 postes AESH l'an prochain).

Marie-Christine Corbier

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