Signalement au procureur des cas les plus graves, confiscation des téléphones des harceleurs, cours d’empathie, équipes affectées… La première ministre, Elisabeth Borne, a présenté, mercredi 27 septembre, à l’hôtel de Matignon, les mesures du plan interministériel contre le harcèlement scolaire.
Elle était accompagnée des ministres qui ont participé à son élaboration, associant de manière inédite l’éducation nationale, le numérique, la justice et la police, la santé et le sport. « La mobilisation doit être générale », a lancé la première ministre avant de détailler un ensemble de dispositions dont les observateurs du système éducatif ont immédiatement noté qu’elles ne sont accompagnées d’aucun moyen spécifique, même si elles sont symboliquement fortes.
Le plan rassemble les diverses pistes qui ont fuité, ces derniers jours, dans la presse, à mesure que le ministre de l’éducation nationale, Gabriel Attal, recevait ses interlocuteurs pour en parler. Devant un parterre de journalistes et de représentants associatifs engagés sur le sujet, Elisabeth Borne et les membres de son gouvernement invités à prendre la parole ont donc déroulé un message en grande partie connu, accompagné d’un slogan : « 100 % prévention, 100 % détection, 100 % solution ».
Renforcement du programme pHARe
La prévention passe donc par des « cours d’empathie » dès les petites classes, en s’inspirant du modèle en place au Danemark. Le plan prévoit aussi la formation de toute la communauté éducative – parents, enseignants, autres membres du personnel – sur le sujet « d’ici la fin du quinquennat », a annoncé Elisabeth Borne. Un « renforcement » du programme pHARe (programme de lutte contre le harcèlement à l’école), qui prévoit la constitution d’équipes d’élèves et d’un personnel ressource dans chaque établissement, est également mis en avant.
Le gouvernement a également confirmé l’instauration d’une « grille d’autoévaluation » du harcèlement, qui sera proposée à tous les élèves dès le CE2. Elle a été élaborée avec l’aide d’experts comme Eric Debarbieux, professeur en sciences de l’éducation et spécialiste de la violence scolaire, et le pédopsychiatre Marcel Rufo, et sera adaptée à l’âge des répondants. La journée nationale de lutte contre le harcèlement à l’école – la prochaine aura lieu le 9 novembre 2023 –, dont une partie des établissements se saisissait déjà pour réaliser des actions de prévention, comportera désormais deux heures banalisées pour tous sur le sujet.
Toujours dans l’éducation nationale, Gabriel Attal veut améliorer la réponse aux cas de harcèlement en déployant des équipes, dans chaque rectorat, qui soient formées et capables d’intervenir en appui dans les établissements confrontés au problème. Ces équipes prendront pour modèle celles qui existent déjà sur les questions de laïcité.
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