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Le marché florissant des nouvelles écoles privées de la transition écologique suscite des questions sur les diplômes et les carrières

Face à la lenteur des traditionnelles écoles d’ingénieur et de commerce, des établissements privés consacrés au développement durable se sont multipliés ces dernières années. Pour la plupart, les diplômes qu’ils délivrent ne sont pas reconnus par l’Etat. Et les carrières encore en suspens.

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Publié le 22 septembre 2023 à 08h00, modifié le 25 septembre 2023 à 15h10

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A l’heure de la rentrée des classes, alors que les amphithéâtres se remplissent d’étudiants, une injonction circule à destination des établissements : il faut « préparer tous les citoyens à la transition écologique » ; cela « relève des missions de l’enseignement supérieur ». Ces mots figurent en tête du rapport rédigé par le paléoclimatologue Jean Jouzel et délivré en février 2022 au ministère susnommé. Les mots sont imprimés en gras, comme pour rappeler l’urgence à ce que chacun dispose des connaissances et des compétences.

La transition écologique doit donc « devenir partie intégrante des parcours de formation dans l’enseignement supérieur », poursuit le chercheur, manière d’admettre, en creux, que ce n’est pas encore le cas. Une urgence pour certains, une aubaine pour d’autres. Depuis 2010, de nouvelles « écoles de la transition écologique » ouvrent régulièrement leurs portes, des établissements privés qui s’installent sur un segment de marché que les écoles publiques de l’enseignement supérieur ont tardé à investir.

Deux nouveaux établissements font leur première rentrée cette année : Regen School, dans le 10e arrondissement parisien, et Ecologica, à Oullins, près de Lyon. Ils rejoignent sur le marché de la formation à la transition écologique Klima School, ouverte en 2022 à Puteaux (Hauts-de-Seine) et une dizaine d’autres écoles installées sur l’ensemble du territoire. Le coût annuel des études varie de 5 600 à 11 000 euros. La plupart des diplômés exercent ensuite des métiers de la RSE (responsabilité sociétale des entreprises) dans les entreprises et les collectivités territoriales. Dans la très grande majorité, les diplômes que ces écoles délivrent ne sont pas « visés » (reconnus) par le ministère de l’enseignement supérieur.

Répondre à la demande

Mais pour les fondateurs de ces établissements, ceux-ci ont été créés pour répondre à une demande du marché. « La multiplication des formations est liée aux besoins réels auxquels sont et seront confrontées nos économies compte tenu de l’état d’urgence imposé par les enjeux environnementaux et écologiques », analyse Floyd Novak, cofondateur d’Ecologica et conseiller Europe Ecologie-Les Verts (EELV) de la Métropole de Lyon. Cette « école des métiers de la nouvelle économie » accueillera cet automne une vingtaine d’apprenants, dont plusieurs ont déjà eu quelques années de vie professionnelle.

Lire aussi l’enquête : Article réservé à nos abonnés Parcoursup : comment des écoles privées partent à l’assaut des candidats déçus

Pour les représentants des traditionnelles écoles d’ingénieur et de commerce, la transition écologique dépasse le cadre de ces formations spécialisées. « L’enjeu de la transition est partout, nous devons transformer l’apprentissage de tous les métiers, que cela soit la production, les ressources humaines, la finance… », estime Denis Guibard, directeur de l’Institut Mines-Télécom Business School et vice-président de la Conférence des grandes écoles (CGE) chargé du développement durable et de la responsabilité sociétale. Mais les grandes écoles publiques et consulaires ont tardé à intégrer ces enjeux dans leur programme. « Et dès qu’il y a une promesse de valeur, le marché privé s’empresse d’y répondre », constate Frédérique Vincent, directrice de l’enseignement et de l’international à l’Institut Mines-Télécom.

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