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« Aujourd’hui, de plus en plus de jeunes entrent dans les mouvements pour le climat par la porte de la contestation dure »

Le sociologue Laurent Lardeux décrypte le résultat de deux ans d’enquête auprès de la nouvelle génération d’activistes. Selon lui, ils cultivent un rapport plus direct à la démocratie, sans volonté de scission manifeste.

Propos recueillis par 

Publié le 15 septembre 2023 à 09h00, modifié le 15 septembre 2023 à 16h09

Temps de Lecture 5 min.

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Des militants climatiques du groupe Extinction Rebellion bloquent l’autoroute d’Utrechtsebaan lors d’une manifestation contre l’octroi par le gouvernement de subventions aux combustibles fossiles, à La Haye (Pays-Bas), le 21 mai 2023.

Après l’été le plus chaud jamais mesuré dans le monde et marqué par des événements climatiques violents – les inondations survenues en Libye le 10 septembre après le passage du cyclone Daniel en sont le dernier exemple –, des voix s’élèvent, en cette rentrée, pour rappeler, par les canaux privilégiés des réseaux sociaux, l’urgence prégnante sur le front environnemental. Ces visages, souvent jeunes, ont su s’imposer dans l’agenda médiatique ces derniers mois, notamment au travers d’actions coup de poing de désobéissance civile.

Qui sont exactement ces militants ? Dans une étude de l’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire publiée le 15 septembre, le sociologue Laurent Lardeux dresse le portrait détaillé de ces activistes de 15 à 30 ans engagés dans les mouvements pour le climat, de Youth for Climate à Extinction Rebellion, en passant par Alternatiba, et analyse leurs modes d’organisation.

Qu’est-ce qui détermine l’entrée dans le militantisme des jeunes qui s’engagent dans la lutte climatique ?

Les conditions d’entrées de ces jeunes sont vastes, puisque tout l’intérêt de l’étude est de montrer qu’il n’y a pas qu’un mouvement climat, mais plutôt des mouvements. La tendance générale laisse toutefois apparaître une première socialisation politique très affirmée au sein de la famille, avec des parents déjà politisés, sans forcément l’être sur les questions environnementales. De l’autre côté, on a des cas de transmission inversée, où les adolescents qui ont grandi dans une famille relativement dépolitisée vont se politiser par leurs propres réseaux de connaissances, puis vont « conscientiser » leurs parents, comme ils disent.

L’école tient également un rôle majeur : par la démocratie scolaire, notamment – en étant écodélégué, par exemple, un porte-parole des enjeux du développement
durable auprès des autres élèves. Mais l’école est aussi l’endroit de poussées contestataires sur ces enjeux, dont les grèves scolaires furent en 2018 l’une des manifestations emblématiques. Cette mobilisation, assez inédite au sein de ces établissements, amène à rencontrer des pairs engagés, puis à participer à des marches pour le climat. Les réseaux sociaux, enfin, permettent un partage d’informations, plus accessible que par les voies des médias traditionnels.

Les études sur les profils sociaux de ces jeunes militants en donnent des contours toujours très homogènes : ils sont plus diplômés que l’ensemble de leur génération et sont issus de classe sociale supérieure. Comment l’analysez-vous ?

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