C’est la première communication officielle sur le taux de professeurs signataires du « pacte enseignant », mais elle ne lève pas encore les interrogations qui entourent le déploiement de ce nouveau dispositif. « Un enseignant sur quatre a signé », s’est réjoui le ministre de l’éducation nationale, Gabriel Attal, au journal de 20 heures de TF1, jeudi 28 septembre.
Le ministre n’a cependant pas révélé le nombre de signataires. Les 25 % qu’il a annoncés correspondent à une moyenne établie « sur un échantillon de trois quarts des établissements publics » au 21 septembre, selon les précisions du ministère, qui ne souhaite pas communiquer de chiffre en valeur absolue. Les données sont encore provisoires, tous les établissements n’ayant pas effectué leurs remontées administratives, qui s’étirent jusqu’à la mi-octobre.
Le taux s’élève à « un tiers » dans les collèges et les lycées professionnels, a ajouté le locataire de la Rue de Grenelle, sans détailler les chiffres pour les écoles primaires et pour les lycées généraux. Le prédécesseur de M. Attal, Pap Ndiaye, avait avancé, en mai, un objectif de 30 % de signataires.
Opérationnel depuis cette rentrée, ce « pacte », promesse de campagne du président de la République, Emmanuel Macron, consiste à proposer aux enseignants volontaires de signer pour une à trois « briques » de missions, voire jusqu’à six en lycée professionnel. Chacune est rémunérée 1 250 euros brut annuels pour un volume allant de dix-huit à vingt-quatre heures, quand il est quantifié. La Rue de Grenelle a érigé certaines de ces missions en priorité : l’intervention en 6e pour une heure de soutien en mathématiques et en français pour les professeurs des écoles et – avec une insistance beaucoup plus marquée – le remplacement de courte durée pour ceux des collèges et des lycées.
Profondes fractures entre les établissements
Parce qu’il implique une charge supplémentaire pour des professeurs dont la moitié travaille déjà plus de quarante-trois heures par semaine, selon le ministère, ce pacte a été unanimement rejeté par l’ensemble des syndicats de la profession, et son principe suscite un vif rejet parmi les enseignants. A la mi-septembre, Laurence Colin, secrétaire générale adjointe du SNDPEN-UNSA, majoritaire chez les chefs d’établissement, pointait cependant que « certaines positions individuelles [étaient] différentes de celles du collectif », soulignant le besoin d’argent : « Les enseignants font tous leurs courses, ils mettent tous de l’essence dans leur voiture… »
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