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« Les Etats généraux de l’information devront se pencher sur la question de la responsabilité des technologies d’intelligence artificielle »

Quelle part d’audience restera-t-il aux médias si de nouvelles interfaces s’abreuvent de leur travail, le déforment et finissent par se substituer à eux ?, s’interroge Laurent Frisch, directeur du numérique de Radio France, dans une tribune au « Monde ».

Publié le 02 octobre 2023 à 13h00 Temps de Lecture 3 min.

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C’est l’histoire d’un rapport de force sans fin. Et dangereux. De façon répétée et renouvelée, les géants d’Internet exploitent la valeur créée par les médias. Jusqu’à risquer de la saper. Après plusieurs crises, un début d’équilibre économique commence à se mettre en place entre les médias et les moteurs de recherche et autres réseaux sociaux. Or, voilà que certains outils d’intelligence artificielle (IA) menacent non seulement d’accroître le déséquilibre entre fournisseurs technologiques et producteurs de contenus, mais aussi de compromettre la raison d’être même des producteurs de contenus. Résumons.

Sans contenu de qualité à référencer, les moteurs de recherche paraîtraient bien vides. En facilitant la consultation des contenus un à un, ils ont déstabilisé le modèle économique traditionnel des médias. Comment se rémunérer quand un journal n’est plus acheté comme un tout, quand une radio n’est plus écoutée comme un flux ? Comment ne pas être infiniment dilués dans l’immensité du Web quand cette immensité n’est vue qu’à travers le prisme d’algorithmes opaques ? Les médias se sont adaptés. Ils ont fait référencer leurs articles dans les moteurs de recherche et distribuer sur les réseaux sociaux en cherchant des revenus publicitaires, ou des abonnés. Un modèle fragile car captif des modifications aussi imprévisibles que fréquentes des algorithmes.

Sont apparus les smartphones et de nouveaux défis pour les géants du numérique. En exploitant directement, sur leurs interfaces, des extraits d’articles, ils ont commencé à garder pour eux – et eux seuls – la valeur créée par les producteurs de contenus. L’intervention du législateur européen et de l’Autorité française de la concurrence a permis aux éditeurs de presse en ligne de réclamer un revenu pour l’exploitation d’extraits des articles, en refusant une licence d’exploitation au rabais.

L’histoire semblerait se répéter avec l’explosion de l’intelligence artificielle grand public. L’interface ChatGPT de l’éditeur OpenAI offre un fascinant modèle de moteur de réponses. Réponses souvent pertinentes d’ailleurs, parfois biaisées, mais aussi régulièrement fausses. Ces algorithmes ouvrent des perspectives intéressantes dans le traitement de l’information. A Radio France, nous les testons pour faciliter de nombreuses tâches : réexploitation d’extraits de radio, réédition de nos archives.

Pas de garde-fous

Pour améliorer son moteur, OpenAI a lancé, cet été, un robot d’indexation du Web appelé GPTBot. Sa mission est d’aspirer en permanence le Web pour nourrir son IA de contenus sans cesse renouvelés. Réduire les erreurs, savoir répondre sur l’actualité. Une démarche saine ? Pas sûr.

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